Gouvernance: le calme, après la tempête?

Article réservé aux abonnés

En poste comme directrice du GPMB depuis 2009, Marie-Luce Bousseton a quitté ses fonctions le 10 juin, souhaitant rejoindre Paris pour des « raisons personnelles et familiales ». Ayant informé sa tutelle de ce départ des mois auparavant, elle a tenu à rester jusqu’au bout des négociations dans le cadre de la réforme. Le jour même de la signature de la convention tripartite, elle a mis fin à deux années difficiles de gouvernance où elle dû appliquer les décisions de sa tutelle, impopulaires auprès de la communauté portuaire, et gérer des conflits aux enjeux souvent plus nationaux que locaux liés à la réforme portuaire, le tout sur fond de crise économique. Un conseil de surveillance exceptionnel devrait être programmé en juillet pour soumettre le nom de son successeur. En attendant, l’intérim est assuré par Étienne Naudé, directeur de l’aménagement et de l’environnement et les différents cadres du GPMB.

Surprise par ce départ tenu secret pour ne pas perturber les négociations, une partie de la communauté portuaire ne cache pas son soulagement. « Il est vrai que ce départ n’est pas regretté. La directrice est arrivée pour torpiller un projet emblématique, celui du terminal méthanier au Verdon. Elle est allée à l’encontre de sa mission première: le développement du port. Elle s’est ensuite ingéniée à ne pas mener à bien dans les meilleures conditions la réforme portuaire, donnant des réponses évasives, sans engagement écrit, aux manutentionnaires et aux salariés, ce qui a pu expliquer le durcissement syndical », estime Henri-Vincent Amouroux, directeur de l’Union maritime et portuaire de Bordeaux. Outre le manque de dialogue du directoire du GPMB, les syndicalistes CGT, nostalgiques de la période Philippe Deiss, dénoncent également un laisser-aller dans la maintenance de l’outil portuaire. « Le port, disant qu’il concentrait ses efforts sur l’application de la réforme, a laissé se dégrader ses ateliers d’entretien et de réparation. Dès qu’un problème a été signalé, le port n’en a pas tenu compte, d’où les avaries sur le Verdon et les problèmes de dragage. Durant toute cette période, les salariés des ateliers ont dû jouer les pompiers. Il a régné de plus un climat délétère sur fond de recrutements farfelus. En deux ans et demi, toute l’équipe dirigeante a anéanti les évolutions positives qu’avait faites le port les quatre années précédentes ».

Des instances boudées

Tous espèrent désormais un rapport plus constructif avec la nouvelle direction, « en fonction bien sûr de sa feuille de route ». Les membres de la communauté portuaire et du monde économique qui ont démissionné du conseil de surveillance et de développement, soit quinze personnes, suite à la décision d’arrêt du terminal méthanier à l’été 2009, se disent prêts à revenir « s’ils ont le sentiment que les entreprises comptent pour le GPMB », indique Julien Bas, secrétaire général de l’UMPB. D’ores et déjà, en octobre dernier, Henri-Vincent Amouroux a été désigné pour réintégrer le conseil de développement. L’enthousiasme est cependant modéré pour un retour massif de tous les autres membres. « C’est une instance qui se réunit très peu et ne permet pas de travailler les dossiers en amont, note Julien Bas. Quant à continuer le principe de réunions mensuelles en parallèle entre l’UMPB et le port, il est temps de dépasser ça et que le lien se fasse dans la réactivité, quotidiennement si nécessaire », précise-t-il.

Du côté du conseil de surveillance, les lignes semblent enfin bouger après deux ans d’absence des deux démissionnaires. En mai, un représentant du monde économique choisi par le Medef Gironde, Stéphane Touati, directeur de l’innovation et de la chaîne logistique de la société Jardivista, a été officiellement nommé pour siéger au conseil de surveillance en remplacement de Philippe du Mesnil. La nomination d’un membre de la CCI devrait suivre prochainement. Un premier pas vers la réconciliation?

Dossier

Archives

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15