Après l’abandon du projet de terminal méthanier par 4Gas, le Verdon revient sur le devant de la scène en misant désormais sur le secteur de l’éolien. Deux entreprises, d’ores et déjà, se sont montrées intéressées. La société Bard, qui vient de créer une entité juridique Médoc Le Verdon énergies (PME) et de se s’implanter au Verdon, et le fabricant Nordex. Dédiées à la fabrication, l’installation et la maintenance d’éoliennes off shore, ces deux sociétés ont signé une convention avec le port, l’État et la communauté des communes de la Pointe du Médoc pour faciliter les démarches administratives et se positionner sur l’appel à projet lancé en juin par le GPMB.
La création d’un ZDE, un argument de poids
D’autres sociétés de ce secteur sont invitées à répondre à cet appel à candidatures qui concerne cinq parcelles et une zone de test de 100 ha pouvant servir à l’installation de prototypes. La perspective de la création d’une Zone de développement éolien (ZDE) est un argument de poids. Le Verdon met en avant comme atouts son terminal en eaux profondes (12 m de tirant d’eau), son accès direct à l’Atlantique, une rampe Ro-Ro, des aires de stockage à l’arrière de la zone de chargement. Des synergies possibles, en outre, avec le cluster éolien régional et le trafic qui devrait débuter prochainement de pales d’éoliennes au terminal de Grattequina où le port investit 20 M€, peuvent peser également dans la balance.
Pour les candidats, qui seront sélectionnés en octobre 2011, tout dépendra finalement de l’appel d’offres national pour la construction des 600 éoliennes au large des côtes françaises, d’une puissance totale de 3 000 MW. Et de l’accueil des locaux! Soutenus cette fois par la communauté des communes de la Pointe du Médoc, contrairement au dossier 4Gas, ces projets créent déjà la polémique avec l’opposition affichée de Dominique Bussereau, président UMP du conseil général de Charente-Maritime, responsable pour la communauté portuaire bordelaise du « torpillage » du projet 4Gas alors qu’il était secrétaire d’État au Transport.
Bien que restant prudente, la communauté portuaire trouve sa pleine pertinence à envisager le terminal comme un hub d’assemblage et de réparation. Consciente que le trafic de gros colis, comme celui des éléments de l’Airbus, n’apporte guère en termes de tonnages, elle y voit l’opportunité de dynamiser les services portuaires et l’image du port. De fait, les alternatives de développement sont faibles. L’étude prospective récente menée par le cabinet Ernst and Young, mandaté par le GPMB, sur fond de création du comité stratégique mis en place après l’affaire 4Gas, n’identifie, outre l’éolien, que deux autres secteurs de développement: les granulats et les conteneurs. Ce terminal, qui a fait l’objet d’un 7e plan national en 1976 avec le projet avorté d’une zone industrielle de 10 000 ha, prendra-t-il un jour son envol?