Il y a 35 ans… dans le Journal de la Marine Marchande

Article réservé aux abonnés

Au mois de mars 1976, le Journal de la marine marchande livre à ses lecteurs les premières informations sur « l’organisation du service public de la desserte maritime de la Corse et l’application du principe de la continuité territoriale ». Le gouvernement a en effet décidé qu’à partir du 1er avril 1976, tous les transports maritimes en lignes régulières entre la France continentale et la Corse seront soumis aux obligations du service public. Ce dernier doit « réduire les handicaps de l’insularité d’une île à la population peu nombreuse et compartimentée par un relief tourmenté ». De son côté, la notion de continuité territoriale repose sur une fiction qui consiste à abolir théoriquement la distance et la mer en affectant à la desserte maritime les mêmes conditions de fréquences et de tarifs que celles d’une desserte ferroviaire par la SNCF sur la base de distances kilométriques comparables. L’organisation du service public est confiée à la SNCF. Cette décision résulte des discussions menées entre le gouvernement et le conseil régional de la Corse qui a rejeté l’idée de l’État de confier l’organisation des transports maritimes entre l’île et le continent à un établissement public régional, associant l’autorité nationale et les responsables insulaires. Les élus corses ont opté pour un monopole de la SNCF, à laquelle il revient d’organiser toutes les modalités de fonctionnement en passant des conventions avec la Compagnie générale transméditerranéenne (CGTM) ou d’autres armements. Les conventions doivent préciser les liaisons à desservir, les fréquences et les horaires à assurer, le matériel naval à utiliser, ainsi que les modalités de tarification. Le monopole du transport de passagers et des véhicules accompagnés, jusque-là confié à la CGTM, est transféré à une nouvelle société au capital de laquelle la SNCF doit souscrire une participation importante. Cette nouvelle société reprend le personnel, sans modification des conditions d’emploi et de rémunération, et le matériel de la CGTM. Elle va porter le nom de Société nationale Corse Méditerranée (SNCM). En ce qui concerne le transport de marchandises, il n’est pas institué de monopole au bénéfice d’un concessionnaire unique. L’exécution du service public va pouvoir être concédé à plusieurs compagnies de navigation et les transports qui ne seront pas assurés dans le cadre de lignes régulières resteront en dehors du service public. Le remplacement de la CGTM par la SNCM provoque à Marseille des mouvements de grève et des retards à l’appareillage dès le début du mois de mars 1976 à l’appel du syndicat CGT de la CGTM. Parmi les craintes exprimées par les personnels: « L’incompétence de la SNCF pour faire face au trafic maritime international et méditerranéen, ou encore l’installation à brève échéance de compagnies privées, voir de pavillon de complaisance, sur les lignes de la Corse. »

Agenda

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15