L’arrêt d’un haut-fourneau à Arcelor Mittal, un autre gros client, les a pénalisés. « Sur le mois de mai, nous avons perdu 80 opérations, 22 sur Marseille, le reste à Fos. Soit un total de 572 sur les cinq premiers mois de l’année. »
Le creux de la vague des lamaneurs épouse la courbe des tensions de la réforme portuaire. « La période la plus difficile a été sur le 2e semestre 2010. Nous avons perdu 60 % de notre chiffre sur Fos avec la grève sur les terminaux pétroliers (97 annulations d’escale). L’activité couvrant tout juste les charges, nous n’avons pas payé en novembre de salaires aux lamaneurs associés. »
Pour faire face au gros temps, un plan d’économie a été mis en place depuis 2009. Les deux postes de lamanage sur Marseille ont été ramenés à un. Celui de la Joliette s’est transformé en siège de la coopérative, celui de la forme 10 a regroupé les opérationnels. Les investissements de construction ont été bloqués. « On vient tout juste de commander une vedette aux chantiers Arpes de Port Saint Louis qui sera livrée en 2012. Et encore, l’accastillage et le montage moteur seront effectués part notre atelier. » Il n’y a pas de petites économies. Le personnel a également été touché. Trois postes (dont un administratif) n’ont pas été remplacés après des départs à la retraite. Aujourd’hui, la coopérative compte un effectif de 95 personnes dont 80 lamaneurs.
« On a stabilisé l’embarcation, maintenant nous regardons droit devant. Nous sommes prêts pour la reconquête des trafics. Depuis quelques semaines, on sent un léger mieux. Mais ce n’est pas l’euphorie. »