Sur ses bassins Ouest et Est, chantiers et projets ferrés se multiplient comme les défis. Logistique, il s’agit d’accompagner la montée des trafics espérée avec la réforme (quintuplement des conteneurs et doublement du roulant à l’horizon 2025). Stratégique, mettre en connexion le port avec les autoroutes ferroviaires européennes. Environnemental, avec l’objectif de faire passer la part modale du fer à 30 % (il oscille entre 9 % et 14 % ces dernières années). Urbain enfin, en redessinant la carte des transports de marchandises dans la métropole marseillaise.
Le GPMM, après s’être approprié les 110 km de voies qui desservent le domaine portuaire, a confié en février leur exploitation et leur maintenance à un groupement dont le leader est VFLI. Et pendant que sur les bassins Ouest, un chantier de modernisation va permettre de doubler la circulation des trains avec Fos-Graveleau et Distriport, l’autorité portuaire termine la rédaction d’un appel d’offres concernant la réalisation et l’exploitation d’un terminal de transport combiné sur Mourepiane. Il devrait être publié en juillet prochain.
Plusieurs partenaires, de l’État à la Ville de Marseille, du port à RFF, ont travaillé à ce projet ambitieux. C’est sur un espace d’environ 15 ha en arrière du terminal conteneurs marseillais, une superficie actuellement occupée par un faisceau ferroviaire et une zone de stockage de voitures, que devrait se lever ce terminal de transport combiné. Le chantier, qui pourrait durer de deux à trois ans, livrerait une plate-forme dotée de tous les aménagements modernes pour faciliter les échanges rail-route et mer-continent.
Les acteurs portuaires tablent sur une massification des conteneurs et une multiplication des trains navettes soutenues par la fréquence et la qualité du service offertes par cet équipement. D’autant mieux que ce nouveau terminal sera directement connecté à une autoroute ferroviaire. RFF va, en effet, « up grader » les voies entre Marseille à Avignon. Outre Mourepiane, la gare d’Arenc et le terminal Ro-Ro bénéficieront également de ce raccord à la diagonale ferrée européenne Perpignan-Bettencourt. Ce qui nécessitera la mise à niveau de certaines voies ferrées portuaires. Le complexe ferroviaire de Marseille Nord se place au 3e rang national en volume de trafic traité.
Enfin, dernière pièce du puzzle ferroviaire marseillais, ces projets permettent de libérer la gare du Canet dont les 25 ha sont promis à la 2e phase de l’opération de rénovation urbaine Euroméditerranée.