« Nous avons vécu deux années très difficiles, et j’admire la résilience extraordinaire dont ont fait preuve nos équipes, la communauté portuaire et les collectivités territoriales pendant cette période. Le soutien de l’État est très ferme et se manifeste clairement à l’occasion du lancement du projet du terminal méthanier. C’est avec la reprise de la croissance du trafic conteneurs, l’une des bonnes nouvelles de ce premier semestre. » Le président du conseil de surveillance du GPM Dunkerque-Port a ainsi ouvert le tardif point presse annuel de l’établissement, le 20 juin. Tardif, a-t-il justifié, parce que trop d’annonces importantes restaient en suspens. Le même jour, le conseil de développement du GPM, présidé par Philippe Bertonèche, saisit une demande d’avis sur une révision du plan stratégique d’investissement.
Le CDD s’appuiera sur une salve de bonnes nouvelles qui font passer la place portuaire du marasme à l’enthousiasme. Première bonne nouvelle confirmée fin mai, la reprise du trafic se monte à 14 %. Les céréales (+ 111 % à 1,07 Mt), les vracs liquides (+ 74 %, 3,83 Mt), et les conteneurs (107 000 EVP, + 28 %) forment le tiercé gagnant. Seconde nouvelle, le dossier terminal méthanier est lancé, et rondement. 10 M€ sont déjà engagés par le GPM avec les travaux préparatoires du chantier. Le maître d’ouvrage EDF a investi plus d’1 Md€ dans le terminal proprement dit, tandis que le GPM s’engage pour 130 M€ d’infrastructures. Troisième série de nouvelles positives, les lancements successifs des projets éoliens offshore de Grande-Bretagne, d’Allemagne et de France, placent Dunkerque en bonne position pour participer. L’établissement souhaite anticiper, avec au moins un partenaire industriel, un succès à l’appel d’offres attendu début juillet. L’aménagement ex nihilo de 70 ha de terre-plein de forte résistance, et de 400 m de quai pourrait être réalisé pour fin 2014, à condition d’engager les études et les procédures environnementales le plus rapidement possible.
Conséquence immédiate et à court terme, Dunkerque-Port investit au total, cette année, 45,5 M€, et passera à plus de 60 M€ les deux années suivantes. À compter de 2015, l’établissement retrouvera une certaine aisance financière. Les services portuaires peuvent investir avec sérénité.
Les 300 M€ à 368 M€ (hypothèse haute) d’investissements prévus au plan stratégique annexé à la réforme portuaire seront en partie décalés en raison des années de crise et d’attente 2009 et 2010. Mais les grands projets ne sont pas abandonnés. Le conseil de développement donnera un avis en particulier sur le creusement des darses de la Baltique et du Pacifique au port Ouest. Ce projet de 650 M€ pourrait au mieux être lancé, tous obstacles franchis, vers 2018. Mais le GPM souhaite lancer le débat public dès 2012. Les premières études sont amorcées.