Le conseil interministériel de la Mer (Cimer) du 10 juin à Guérande, en Loire-Atlantique, n’a pas tout à fait oublié la marine marchande.
Au milieu d’un ordre du jour dominé par les questions de ressources marines en métaux précieux et d’énergie éolienne offshore, le premier ministre François Fillon a annoncé le lancement de la réforme des ports d’outre-mer, la signature « dans les tout prochains jours » du contrat des BPC russes pour le chantier naval STX et le déploiement de la nouvelle fonction garde-côtes.
Pour les ports de Fort-de-France (Martinique), Port-Réunion (La Réunion), Degrad-des-Cannes (Guyane) et le Port autonome de la Guadeloupe, une nouvelle loi doit être adoptée d’ici la fin de l’année. « Elle reprend les mêmes principes que dans la métropole, à l’exclusion du transfert du personnel de manutention qui restera attaché au port pour éviter la prise en main de cette activité par une entreprise privée qui se retrouverait en situation de monopole », ont précisé Thierry Mariani, secrétaire d’État aux Transports et Marie-Luce Penchard, ministre chargée de l’outre-mer. Le transfert des équipements et la mise en place des nouvelles gouvernances, plus ouvertes aux collectivités locales, seront terminés pour le 1er janvier 2013. Thierry Mariani ne prévoit pas d’encombre. « Cette réforme fait consensus en outre-mer », estime-t-il.
À quelques pas des chantiers navals de Saint-Nazaire, François Fillon a indiqué que le contrat définitif entre la France et la Russie a fait l’objet d’une mise au point longue et délicate. Mais il sera signé très vite.
Au chapitre de la sécurité maritime, le premier ministre a annoncé qu’un remorqueur français serait déployé dans le détroit du Pas-de-Calais en septembre. Cette décision fait suite au désengagement des Britanniques. « La France va reprendre son bâton de pèlerin pour convaincre les Européens de partager ensemble cette responsabilité », a précisé François Fillon. Le premier ministre a rappelé qu’après le lancement de la fonction garde-côtes l’an dernier et la mise en service de son centre opérationnel, la France aurait un rôle important à jouer pour développer la surveillance des côtes à l’échelle européenne dans le cadre du projet Blue Mass Med, notamment à travers sa présidence du forum des garde-côtes de l’Atlantique Nord en septembre 2011 à Brest.