Entre autres missions de confiance auprès de Jacques Saadé, Farid Salem est chargé de veiller au réseau Translink, les terminaux gérés par le groupe CMA CGM. Il a donc une vision globale d’un réseau qui comprend des terminaux autrement plus lourds de trafic. Pourquoi développer Dunkerque entre deux hubs importants de la compagnie au Havre et à Zeebrugge, à proximité immédiate? « Nous voulons montrer que Dunkerque est un port français, un port reconnu pour sa qualité et dans l’ensemble de son hinterland. Nous sommes en train de le prouver chaque jour depuis octobre 2010, quand nous avons pris la responsabilité de ce terminal », affirme Farid Salem. Et de décliner les prestations du terminal et de la compagnie, qu’il s’agisse des lignes ou de la logistique de pré et post-acheminement. « Ce qu’ils ont ailleurs, ils l’ont aussi ici, et même souvent mieux qu’ailleurs », souligne-t-il.
Sur la question du coût de la prestation de manutention, pas de dérobade. « Zeebrugge est moins cher, c’est vrai. Mais Dunkerque est aussi efficace. La productivité est aussi bonne qu’à Zeebrugge. Zeebrugge a l’avantage du coût en raison de plus grands volumes et donc d’économies d’échelle », précise le patron des terminaux. L’objectif de Terminal des Flandres est bien « d’atteindre rapidement 500 000 EVP », pour combler ce handicap. En même temps, « l’amélioration des méthodes de travail permettra de progresser encore en productivité, mais, note Farid Salem, sans toucher à la rémunération des dockers et grutiers. Nous sommes très fiers de les avoir avec nous, et cela mérite le respect ».
Le problème de Dunkerque reste l’insuffisance de son hinterland. L’action commerciale déjà déployée donne des résultats, et il reste des gisements importants de progrès. Cependant, « c’est le client qui décide, en fonction du coût complet, du transit time, de la qualité des services liés. Les clients ne regardent pas uniquement la petite différence de coût de manutention, alors qu’il y a bien d’autres lignes plus importantes. De plus, nous mettons l’accent sur l’individualisation du client ».