Les organisations syndicales et les collectivités locales ont été consultées. Au cours de ce processus, le projet a été considérablement enrichi. Il est articulé autour de quatre thèmes: développer l’activité portuaire de l’axe Seine, développer le ferroviaire et le fluvial, construire une nouvelle organisation de la manutention, privilégier une croissance responsable. Il s’accompagne d’un « outil financier et budgétaire ». Au cours de ces deux années, plusieurs des chapitres ont beaucoup avancé.
Dans le projet stratégique établi en avril 2009, la nouvelle organisation de la manutention était envisagée dans des délais beaucoup plus courts que ce qui a été finalement constaté. La cession des outillages et le détachement des personnels, les deux volets de ce dossier, sont intervenus respectivement en mai 2010 (outillages) et mai 2011 (détachements). Le projet stratégique intégre les trois dispositifs concernant les personnels de l’outillage: détachements vers les entreprises de manutention, détachements vers la filiale de maintenance, reclassements au sein du GPMR.
En matière de trafic, « les exportations de céréales, les importations de granulats, les vracs liquides énergétiques et les conteneurs apparaissent comme les axes prioritaires du développement des trafics du port de Rouen », souligne le projet initial. En termes de tonnage, l’objectif fixé vise à atteindre 28 Mt en 2015 et 33,8 Mt en 2020. Bénéficiant d’un très bon niveau de vracs liquides et d’exportations de céréales, deux des axes de développement retenus, le port de Rouen s’est hissé à 26,7 Mt en 2010, ce qui le rapproche de son objectif. Les trafics de granulats, eux aussi mentionnés, progressent également tandis que les mouvements sociaux ont pesé sur les trafics de conteneurs. Avec la mise en place définitive de la réforme portuaire dans son volet manutention, Rouen va renouer avec une croissance significative dans ce domaine. Quant aux trafics fluviaux, dont l’objectif est d’atteindre 7,7 Mt en 2015, ils ont progressé régulièrement depuis trois années et atteignent 5,2 Mt à fin 2010. Ajoutons que le projet stratégique insiste beaucoup sur l’aménagement du chenal de la Seine avec l’arasement des points hauts, un dossier qui vient de faire l’objet de l’enquête publique réglementaire.
Modes alternatifs à la route
Autre axe important développé par le projet stratégique du GPMR, la croissance de la part des modes alternatifs à la route pour les pré et post-acheminements. Le document portuaire met en avant, en matière fluviale, le développement des navettes fluviales entre Rouen et Le Havre. S’agissant le plus souvent de navettes pour conteneurs, elles ont été confrontées, comme les terminaux maritimes, aux difficultés liées à la réforme portuaire. Rouen a très légèrement régressé l’an dernier en volume (− 1,2 %). Mais là aussi, la mise en place effective de la nouvelle organisation du travail portuaire devrait conduire à un retour à la progression. La communauté rouennaise demeure par ailleurs attentive à la mise en place d’un accès direct par unité fluvio-côtière à Port 2000 au Havre. Enfin, la réalisation du canal Seine-Nord Europe devrait contribuer à élargir l’arrière-pays du port. Concernant le mode ferroviaire, conformément au projet stratégique, le GPMR a conclu un partenariat avec Réseau ferré de France (et le GPMH) pour dynamiser ce mode de transport.
Le GPMR est également très attentif à l’environnement. Il élabore des diagnostics environnementaux préalables à ses projets. Par ailleurs, le GPMR développe la valorisation des sédiments de dragage avec les professionnels carriers et du secteur BTP. « Il compte poursuivre et développer la mise en place de plans de gestion écologique sur les espaces à vocation naturelle ou d’intérêt patrimonial. » Le port a également mis en place une politique de pré-végétalisation de berges. Après une première expérience, le port a revégétalisé une zone de berges à Amfreville la Mi-Voie.