« Le conseil de développement a étudié plusieurs dossiers importants pour Rouen »

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Journal de la Marine Marchande (JMM): Quels sujets ont été abordés au conseil de développement?

André Laude (A.L.): Le conseil de développement du GPMR s’est réuni trois fois au cours de cette année, une quatrième réunion devant intervenir très prochainement. Au cours de celles-ci, nous avons abordé quatre grands thèmes: le programme d’arasement des points hauts du chenal de la Seine et la question des chambres de dépôt de dragages, les sujets tarifaires, la desserte ferroviaire et enfin, la circulation des poids lourds sur les quais bas de la rive gauche de la Seine. Nous avons bien sûr suivi de très près la mise en place de la réforme portuaire dans son volet manutention. Il faut rappeler à ce sujet que cette réforme s’inscrit dans la continuité de celle qui avait été conduite en 1992 pour les ouvriers dockers. Elle représente une évolution majeure dans l’organisation portuaire, pour les entreprises mais aussi pour les salariés détachés dans ces dernières.

Concernant la loi de juillet 2008, elle marque la volonté de l’État de reprendre en main les ports. Le rôle du conseil de développement est d’apporter une orientation stratégique au GPM, mais son avis n’est que consultatif. Il se réunit à l’initiative de la direction du port. Sur un sujet particulier, la tarification (droits de port en particulier), il doit être obligatoirement consulté au niveau de son premier collège (constitué principalement par les professionnels portuaires).

Concernant le dossier relatif aux chambres de dépôt de dragages, nous avons créé des commissions au sein du conseil de développement pour étudier de près cette question pour obtenir que se dégage un consensus le plus large possible sur ces sujets. Nous avons également travaillé sur le dossier – essentiel pour l’avenir du port – de l’arasement des points hauts du chenal.

JMM: En matière de dessertes terrestres, où en sommes-nous aujourd’hui?

A.L.: Le conseil de développement a échangé sur deux sujets, la desserte ferroviaire et la circulation sur les berges de la Seine. Concernant le ferroviaire, Rouen est appelé à se doter d’un OFP (opérateur ferroviaire de proximité); mais c’est un dossier qui avance assez lentement. Par contre, la question de la circulation des poids lourds sur les berges de la Seine est un enjeu primordial. Aujourd’hui est envisagée une interdiction de la circulation des poids lourds sur les quais bas de la rive gauche, une voie faisant partie d’un itinéraire qui a fait consensus précédemment sous les auspices de la Crea (Communauté d’agglomération Rouen Elbeuf Austreberthe). La Ville de Rouen remet en cause ce schéma. L’ensemble des acteurs publics est à nouveau autour de la table et il faut y discuter économie et environnement; nous regrettons que les solutions alternatives à cette interdiction n’aient pas fait l’objet d’une concertation avec les acteurs économiques. Concrètement, l’allongement de l’accès des poids lourds à la zone portuaire va générer non seulement des surcoûts de transport, une diminution des rotations journalières des camions, mais aussi une consommation de carburant supplémentaire… et les rejets de gaz à effet de serre qui vont avec. C’est le modèle économique de la desserte routière de proximité qui est remis en cause. Il en résultera, à terme, une réduction de la zone susceptible d’être couverte par le port. Les trafics de céréales sont concernés, mais pas seulement: les distributeurs de carburants aussi. Pour ces derniers, l’allongement se traduira par une hausse à la pompe… et c’est le consommateur qui paiera. Pour les céréales, la situation est différente: sachant que certaines ventes ne se réalisent qu’à 1 $ de marge, il en résultera une perte de compétitivité sur les marchés mondiaux. Récemment, une commission a été mise en place par le préfet de la Seine-Maritime, avec la participation de la Crea, de la Ville de Rouen, des communes avoisinantes et du Grand port maritime, mais sans les acteurs économiques directement concernés.

Sur un tout autre sujet, nous regrettons un peu le manque de communication et de coordination entre les ports au niveau de leur conseil de développement. Il serait certainement intéressant d’échanger entre structures de ce type pour savoir comment les uns et les autres travaillons sur nos sites respectifs.

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