Un article du numéro du 27 décembre 1962 du Journal de la Marine Marchande s’interroge: « Des routes de navigation recommandées seront-elles instituées dans le Pas-de-Calais? » Une question qui fait suite à la volonté de l’International Chamber of Shipping (Grande-Bretagne), du Comité central des armateurs de France et de l’Assocation royale néerlandaise d’armateurs d’établir un projet d’institution de routes de navigation séparée dans le détroit du Pas-de-Calais. Les trois instituts ont commencé à réfléchir au sujet en 1959. Selon les membres de ces instituts, ces routes devraient être conçues en vue de remédier à l’encombrement dangereux qui sévit dans cette zone de l’Atlantique Nord journellement traversée par plus de 750 navires et où les collisions sont nombreuses. Au fur et à mesure de réunions organisées en 1961 et 1962, le groupe de travail constitué sur le sujet finit par retenir un système de deux routes à sens unique. L’idée néerlandaise d’ajouter une route supplémentaire en direction de l’Est, avec bretelles de raccordement aux deux routes à sens unique fut écartée. Cette route supplémentaire était destinée à faciliter le trafic des navires géants à destination notamment des Pays-Bas. Le groupe de travail ne retint pas cette idée afin de s’en tenir à l’essentiel et choisit de laisser aux armateurs le soin de convenir à l’amiable entre eux de l’organisation de routes côtières répondant à leurs desiderata. Lors de sa séance de clôture en octobre 1962, le groupe de travail a adopté aussi à l’unanimité un texte recommandant aux gouvernements intéressés de réexaminer la question du balisage et des aides navigationnels dans le détroit du Pas-de-Calais. C’est à l’initiative de l’International Chamber of Shipping que cette recommandation a été adoptée. L’institut britannique estimait en effet que les problèmes de circulation dans le Pas-de-Calais pouvaient être améliorés aussi si, du côté continental du détroit, on se décidait à améliorer le balisage. Ce qui revenait à encourager du même coup les capitaines à suivre plus souvent la côte française (Calais, bateau-feu de Varne), alors que 90 % d’entre eux choisissent dans les années 1950 de suivre la côte anglaise (Dungeness, bateau-feu de Varne, Douvres), mieux signalée. Pour les trois instituts, promoteurs du projet de tracés dans le Pas-de-Calais, le principe de leur intervention se trouve contenu dans la règle 25 de l’annexe B de la Convention de 1948 (règles pour prévenir les abordages en mer). Selon eux, les gouvernements peuvent agir pour inviter les armateurs de tous les navires traversant l’Atlantique à suivre, dans la mesure où les circonstances le permettront, les routes reconnues. Mais ce n’est qu’un point de vue et, concrètement, aucun règlement n’oblige les armateurs ou les capitaines à suivre la proposition des trois instituts.
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Il y a 49 ans… dans le Journal de la Marine Marchande
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