La présidence hongroise de l’Union européenne (UE) a organisé, le 9 mai, une réunion pour présenter les dernières avancées de la Stratégie pour la région Danube. C’est la Commission européenne qui a initié cette politique en 2008. Trois ans plus tard, « la Stratégie pour la région Danube va entrer dans une phase de préparation de sa mise en œuvre pour qu’elle puisse démarrer sur les chapeaux de roues dès que le Conseil européen aura donné son approbation finale en juin », a annoncé Janos Martonyi, ministre hongrois des Affaires étrangères. L’objectif est de développer le potentiel économique des pays du bassin du Danube, en donnant la priorité à un essor durable. Parmi les 11 domaines d’action prioritaires, il y a les secteurs de l’énergie, des transports et du tourisme. Plus de 100 points d’amélioration ont été définis. Huit États membres de l’Union européenne (Autriche, Bulgarie, République tchèque, Hongrie, Allemagne, Roumanie, Slovaquie et Slovénie) et six pays hors UE (Croatie, Serbie, Bosnie-Herzégovine, Monténégro, Moldavie et Ukraine) sont concernés. Selon la présidence hongroise de l’UE, l’un des principaux éléments de discussion entre toutes ces nations demeure la manière dont il faut garantir la navigation tout en tenant compte des spécificités du Danube. « Nous nous efforcerons de faire émerger une solution consistant à renouveler et à restructurer les flottes de navires plutôt qu’à transformer le lit du fleuve », a assuré Etelka Barsi-Pataky, commissaire du gouvernement hongrois. Elle a également précisé qu’il reste à décider « quels sont, dans la région du Danube, les corridors de transport les plus importants ». Sachant qu’il manque notamment des interconnexions nord-sud au sein de la région pour améliorer sa compétitivité.
Dix ans avant des changements concrets?
La mise en service de terminaux multimodaux efficaces dans les ports intérieurs le long du Danube afin de relier la voie fluviale aux réseaux de transport routier et ferroviaire d’ici 2020 est un point prévu dans la Stratégie. Des coordinateurs issus des différents pays concernés ont été nommés en février et vont assurer la mise en œuvre concrète de la Stratégie. Pour Johannes Hahn, commissaire en charge de la politique régionale, « une période de dix ans sera nécessaire pour que les habitants de la région du Danube constatent des changements concrets si la Stratégie est mise en œuvre de manière satisfaisante ». Enfin, selon la Hongrie, même si la Stratégie n’est dotée d’aucun financement au niveau de l’UE ou des États membres, le montant issu de différents fonds européens pouvant y être consacré pourrait s’élever à environ 10 Md€.