La situation reste toujours bloquée entre le personnel manutentionnaire du port de Bordeaux, le GPMB et les sociétés de manutention Sea Invest et Balguerie. Le 10 mai, aucun accord n’a été trouvé concernant l’application, prévue dans le cadre de la réforme portuaire, du transfert des grutiers à la nouvelle société privée BAT, Bordeaux Atlantique Terminal, alliance du port et de deux sociétés de manutentionnaires. Malgré le délai du 15 mai, fixé la semaine dernière, le conflit s’est même durci. Le 9 mai, des dizaines de grutiers ont ainsi investi, sans prévenir, les locaux de la société de manutention Sea Invest à Bassens. « Tout s’est passé calmement et n’a duré que quelques minutes. On est simplement venu pour ramener les courriers qui nous ont été adressés et pour signifier collectivement notre refus. Ces quatre derniers jours, chaque salarié a été, en effet, harcelé par des courriers menaçant de le licencier s’il n’acceptait pas les nouvelles conditions de travail », témoigne Cyril Mauran, le représentant CGT au port de Bordeaux. À l’origine du confit se trouvent des désaccords sur l’organisation du travail (amplitude horaire, organisation de la semaine, RTT…). Le syndicat CGT a réclamé également à la société BAT une garantie d’affiliation à leur ancien régime de Sécurité sociale. « Alors qu’on espérait que le délai du 15 mai serait propice aux négociations, on se retrouve en fait face à un ultimatum et des dirigeants qui mettent la pression. La réforme s’appliquera, mais pas sur le dos des salariés », précise, déterminé, Cyril Mauran, qui attend désormais un signe de reprise du dialogue de la part des manutentionnaires.
L’Abeille-Languedoc à Dunkerque
Lors du colloque Safer-Seas, qui s’est tenu à Brest du 11 au 14 mai, Thierry Mariani, secrétaire d’État aux Transports, est intervenu par un message vidéo pour annoncer trois nouveautés. En premier lieu, il a détaillé son plan pour transférer le remorqueur Abeille-Languedoc depuis le port de La Rochelle vers Dunkerque, en remplacement des unités britanniques qui ont été retirées dans le cadre du plan d’austérité du gouvernement. Jean-François Tallec, SG mer, a souligné qu’il serait « extrêmement vigilant » pour un financement européen de ce dispositif. Ensuite, Thierry Mariani a annoncé le dépôt d’un projet de loi pour le mois de septembre visant à accélérer les procédures de saisie et ventes des navires abandonnés dans les ports français. Enfin, il a évoqué la modernisation du Cross Corsen.