Encadrer la présence d’hommes armés à bord des navires

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« Les statistiques des actes de piraterie en mer ont atteint des records au premier trimestre 2011. Il est temps que la communauté internationale se mobilise contre ce fléau », a déclaré Morten H. Englestoft, directeur général de Mærsk Lines, à une conférence sur le sujet organisé à Dubai début mai. D’autres armateurs ont déjà dénoncé ces dernières semaines la situation de plus en plus dégradée au large des côtes de la Somalie et l’efficacité relative des forces internationales présentes. Certains envisageraient même la présence d’hommes armés à bord pour défendre les navires. Encore faut-il bien sélectionner ces personnes, préviennent les compagnies privées de sécurité. Nombre de mercenaires, après avoir exercé en Irak et en Afghanistan, se lancent aujourd’hui dans la lutte contre la piraterie, nouveau marché considéré comme lucratif, sans connaître les règles et législations maritimes en vigueur. Le remède risque donc d’être pire que le mal, prévient l’International Association of Maritime Security Professionnals (IAMSP). Celle-ci réunit environ 400 compagnies privées de sécurité « sérieuses ». Son objectif est de mettre au point un guide de bonnes pratiques pour l’homme armé à bord d’un navire. Ce dernier doit être bien entraîné, avoir de la rigueur morale, refuser les pots de vin, et surtout connaître les législations maritimes en vigueur, souvent différentes de ce qui est pratiqué à terre, indique l’IAMSP. Déployer une force de quatre hommes armés sur un navire pour un transit de 10 à 12 jours entre Suez et le Sri Lanka coûte environ 55 000 $, précise-t-elle. Aussi, l’association appelle les armateurs à se méfier des compagnies qui proposent des tarifs entre 15 000 $ et 20 000 $, car le risque est grand de se retrouver avec « des cow-boys » peu compétents à bord. Autre risque: l’emploi d’armes achetées illégalement au marché noir, explique l’IAMSP, que les mercenaires jettent à la mer dès que le navire entre dans la zone des 12 miles. « C’est un cercle vicieux car à chaque transit, ils rachètent des armes illégales et le marché noir gagne du terrain. » Du côté de l’International Maritime Or­ganization (IMO), une réflexion est aussi en cours sur la présence d’hommes armés à bord.

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