Aujourd’hui, la Russie et l’Ukraine sont devenues des exportateurs de céréales, concurrents des productions françaises. Malgré ce changement radical, les échanges continuent d’être importants.
Si l’on regroupe la totalité des anciens pays de l’Est (y compris ceux qui ont intégré l’Union européenne), on constate que les volumes échangés pèsent encore lourds: en 2010, ce sont 2,73 Mt qui ont voyagé entre les deux zones, dont une très grosse majorité à l’importation. Les exportations directes ne représentent en effet que 41 000 t.
Des neuf pays concernés (Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Roumanie, Bulgarie, Albanie, Ukraine et Russie), c’est bien entendu la Russie qui pèse le plus lourd, avec 1,37 Mt, soit la moitié du total. Le tonnage est dominé – et de loin – par les trafics de produits pétroliers raffinés. Les importations de Russie comptent aussi du charbon, des engrais, du bois scié et des graines oléagineuses. La Roumanie est aujourd’hui le deuxième partenaire du port de Rouen dans cette zone, avec un peu plus de 500 000 t, volume constitué principalement d’engrais, mais aussi de graines oléagineuses. Quatre pays viennent ensuite avec des tonnages compris entre 220 000 t et 165 000 t, l’Ukraine et les trois états baltes. L’Ukraine constitue, avec la Russie du Sud et la Roumanie, l’une des origines des entrées de graines de colza pour la trituration. Pour leur part, les trois états baltes exportent vers Rouen principalement des produits pétroliers raffinés et des engrais (ainsi que quelques produits divers comme de la tourbe ou des bois sciés). D’Estonie sort également du charbon.
Côté exportations, les volumes sont extrêmement limités, soit 41 400 t pour l’ensemble de la zone étudiée. Il s’agit pour l’essentiel de cargaisons de céréales, des flux qui sont fluctuants suivant les années. Dans ce domaine particulier des exportations, il faut mentionner la liaison régulière qu’assure depuis Rouen la ligne Promarline, dont Promaritime International est l’agent. Chaque semaine, le port normand est mis en relation avec les deux ports finlandais de Rauma et Kotka à l’aide de deux navires conros, les Polaris et Baltic-Excellent. Promarline embarque sur ces deux navires des marchandises à destination de la Russie. Elles sont déchargées à Kotka et réacheminées vers la Russie depuis ce port. Éric Lelièvre, président de Promaritime, souligne: « Nos navires sont pleins à l’export. » En début d’année, la capacité du service a été améliorée avec le remplacement d’un des navires de la classe Midas par le Baltic-Excellent. Ce dernier peut charger 6 300 t de fret, tandis que son partenaire sur le service, le Polaris, présente un port en lourd de 6 500 t.