Les trafics bordelais avec l’Europe centrale et orientale se soldent par des liaisons essentiellement tournées vers l’Allemagne et la Russie pour un volume import/export total d’environ 1,8 Mt par an. Cependant, les trafics vers l’Allemagne restent assez timides, pesant en 2010 seulement 67 800 t entrées et sorties comprises. De petits navires de 3 000 t à 7 000 t en provenance d’Allemagne alimentent les entreprises locales avec du chlorure de potasse (4 220 t en 2010), de l’urée (4 105 t en 2010) et près de 30 000 t d’ester méthylique d’huile végétale destinées à la fabrication de biocarburants. Au niveau des exportations, le port charge occasionnellement depuis Blaye de l’orge du Poitou-Charentes à destination de brasseries allemandes. Ce pays a été également demandeurs en 2009 et 2010 de cargaisons de bois de tempête. Spécificité bordelaise, un trafic régulier depuis 2004 relie les deux pays concernant le transport des éléments de l’A380 d’Airbus. Les tronçons de l’avion acheminés au final dans l’usine d’assemblage de Toulouse-Blagnac proviennent, entre autres, du site de Hambourg où sont conçus des fuselages arrière de 29 m de long et 10 m de haut. « Globalement, les trafics avec l’Allemagne sont assez faibles, ce pays exportant les mêmes produits que nous. Bien qu’il soit un des seuls fournisseurs de potasse, on en utilise peu en France et dans ce secteur, l’approvisionnement se fait également par le fer. Quant à l’orge destinée aux brasseries, on en produit peu dans l’hinterland. Les potentialités de trafic avec ce pays résident surtout dans les produits de haute technologie à forte valeur ajoutée tel que l’Airbus A 380; l’Allemagne et la France ayant des R&D très développées », analyse Thibault Guillon, chargé de la commercialisation de divers produits au GPMB.
Des prix russes compétitifs
Les exportations à destination de la Russie sont tout aussi confidentielles. Chaque année, seuls quelques conteneurs sont expédiés chargés de café, vin, cognac, viandes, pruneaux… « Disposant eux-mêmes de céréales, de bois, de pétrole, les Russes ne sont pas demandeurs des produits de notre hinterland », explique Thibault Guillon. En revanche, les opérateurs pétroliers de Gironde s’avèrent de gros clients importateurs
On compte aussi, en 2010, en importations provenant de Russie, 22 000 t de bois sciés d’Europe du Nord et 5 300 t de phosphate d’ammonium.