L’Allemagne, la Pologne, la Roumanie, la Bulgarie, la Serbie, le Monténégro… bref, l’Europe ne représentent pas grand-chose dans les chiffres de trafic du Grand port maritime de Nantes/Saint-Nazaire. « C’est une opportunité identifiée comme telle mais sans espoir d’y trouver un effet de levier exceptionnel pour développer le port », indique Jean-Baptiste Gouïn, le nouveau directeur, depuis le 1er janvier, de la relation clients. « Nous n’avons pas encore de produit maritime véritablement bâti pour ce marché », précise-t-il. Ceci, même si « le trafic se développe ».
Les flux existent surtout à l’import. Ils étaient de 465 000 t l’an dernier, 1,5 % du trafic global de 31 Mt. Avec pour marchandises principales le pétrole brut, le charbon, des pièces d’éoliennes venues d’Allemagne, des huiles, des engrais, de l’argile et toutes sortes de minéraux pour les groupes de travaux publics, de l’acier, de la fonte. Enfin, 52 t de viande fraîche, importation de complément débarquant dans la première région française productrice de viande.
À l’exportation, par le biais des ports du nord de l’Europe, les flux sont composés essentiellement de produits pétrochimiques en provenance des raffineries de l’estuaire de la Loire. Il s’agit aussi de graines, d’oléagineux, de lait en poudre. Des chiffres tout petits. L’ensemble du tonnage s’élève à 26 000 t l’an dernier. C’est sur ces flux que Jean-Baptiste Gouïn entend travailler. « L’approche la plus naturelle de ces marchés par la filière logistique, c’est le camion. Elle ne se pose pas la question alors que le maritime pourrait apparaître souvent comme une solution. Pour les entreprises qui ont une approche de pur prix bas, comme pour celles qui se fondent surtout sur les délais et les grandes quantités, le transport maritime a des solutions à proposer. Mais il faut se trouver dans la position de les accompagner dans leurs démarches parce que le transport maritime ne leur vient pas à l’idée », insiste Jean-Baptiste Gouïn. Il pense plutôt aux trafics en conteneurs et au vrac, en particulier les céréales. C’est dans ce domaine que le port de Nantes-Saint-Nazaire a enregistré les plus grandes croissances dernièrement: + 70 % au premier trimestre. Mais c’était plutôt en direction de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient que vers l’est de l’Europe, pour combler justement les pénuries survenues en Russie et en Ukraine.