Le 3 mai au matin, lors d’une réunion avec l’intersyndicale CGT-FO-CFDT qui avait lancé le mouvement de grève, le ministère a décidé de privilégier le retour au dialogue concernant le projet de transfert des 4 400 agents des services de la navigation (SN) à Voies navigables de France (VNF). La grève, entamée le 2 mai, a donc été payante et a été suspendue en fin de matinée du 3 mai suite à l’annonce de l’ouverture de nouvelles discussions. Largement suivi – entre 30 % et 50 % de grévistes selon les sources –, le mouvement a eu pour conséquence de bloquer la navigation sur les différentes voies navigables françaises le 2 mai. Sur la Seine, aucun bateau n’a pu remonter du Havre à Nogent-sur-Seine, a indiqué l’intersyndicale. La grève des agents des SN du Nord-Pas-de-Calais et du Nord-Est a empêché le trafic international de circuler de ou vers la Belgique, ont encore précisé les syndicats. Les personnels des SN de Rhône-Saône et du Sud-Ouest ont également participé à la protestation. Cette dernière trouve sa source dans la confirmation le 29 mars par Nathalie Kosciusko-Morizet du transfert des agents des SN de la tutelle du ministère à celle de VNF à partir du 1er janvier 2013. L’État veut aussi transférer le domaine public fluvial à VNF. Les syndicats sont opposés à ces projets: « Ce transfert à VNF, première étape avant la privatisation, entraînerait l’abandon du réseau des voies navigables jugées “non rentables” aux collectivités locales ». Les agents des services de navigation, en charge de la gestion et de l’entretien des écluses, barrages et digues des voies navigables, craignent de perdre leur statut de fonctionnaire. D’autre part, souligne l’intersyndicale, VNF est, à ce jour, un opérateur public mais susceptible de devenir, à terme, une entreprise privée ou une société anonyme à l’instar de France Telecom ou de La Poste. Enfin, « rien n’est dit sur les aspects financiers du transfert, soulignent les syndicats. VNF va-t-il devoir se débrouiller en vendant le domaine public fluvial que l’État va lui donner à titre gracieux? » Du côté du ministère, par la voix de Pascal Bertaud, directeur adjoint de cabinet de Nathalie Kosciusko-Morizet, après avoir assuré que « le regroupement des personnels au sein de VNF n’était pas discutable », l’heure était aux tentatives d’apaisement en évoquant la possibilité de faire évoluer les statuts de VNF ou encore de pérenniser le statut de fonction publique de l’État des 4 400 agents des SN. Tous ces points vont faire l’objet de discussions au cours de six réunions dont la première doit se tenir le 12 mai.
7 jours en mer
Les agents des services de navigation ont suspendu leur grève
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