Le fret global sur le terminal de Ouistreham est en augmentation de 6,37 % avec 3 028 575 t. Le trafic camions, avec 116 010 unités, enregistre une hausse de 7,2 %. Avec ces chiffres, Caen-Ouistreham retrouve les bonnes performances en tonnages des années 2006 et 2007. L’année 2010 constitue même le sixième meilleur exercice de l’histoire du port. Sa 10e place au classement des ports français y est consolidée. Ces résultats sont notamment le fait d’une bonne tenue des échanges transmanche renforcés au printemps 2010 par le report de passagers lors de l’éruption du volcan Eyjafjoll et son épais nuage qui a contrarié les vols aériens commerciaux. En ce qui concerne le port amont, 2010 fut marquée par une forte progression des matières agricoles, notamment les engrais (89 545 t) et les nourritures animales (12 608 t). Les céréales (456 115 t) ont connu une forte hausse puisque les silos de Blainville ont réalisé leur meilleure performance depuis dix ans avec 456 000 t. Les responsables du port apportent plusieurs explications, notamment des rendements corrects et de bonne qualité, l’embargo russe, la parité euro/dollar favorable ou encore la hausse des cours mondiaux. « Nous importons beaucoup d’engrais avec des clients bien impliqués dans cette filière, » complète Gérard Delaunay, vice-président à la CCI chargé des équipements portuaires. Le port de Caen-Ouistreham conforte aussi son positionnement sur les bois tropicaux (36 849 t soit une hausse de 26,92 % par rapport à 2009) en devenant, malgré des volumes relativement faibles, une des toutes premières places portuaires sur ce pôle économique important localement. « C’est une activité très spécifique qui tend à redémarrer. Nous avons beaucoup de bois en bille qui sont façonnés par les pays exportateurs avant leur expédition. Beaucoup viennent d’Afrique centrale ou encore du Brésil. »
Un port bien adapté
Pour Gérard Delaunay, le port est bien adapté avec une partie aval qui n’est pas soumise aux marées, et un port amont dédié à l’activité transmanche de Brittany Ferries. L’année 2010 a également été marquée par un certain nombre de travaux. Le port a notamment remplacé les vérins de la passerelle numéro 2 d’accès aux ferries qui est empruntée chaque jour par des centaines de camions et de véhicules en provenance ou à destination du port de Portsmouth (Grande-Bretagne). En janvier, les vérins hydrauliques de la passerelle double (qui permettent de se positionner à la bonne hauteur face aux ferries en fonction des coefficients de marées) ont été remplacés. Les travaux ont coûté 280 200 €. Le chantier a demandé une interruption de la liaison transmanche pendant cinq jours, ce qui n’est jamais arrivé depuis 1986, date de la création de la ligne. Des essais ont validé la qualité des travaux. En 2010, le port a également acquis une nouvelle grue mobile qui a été livrée sur le terminal de Blainville au mois de mars de l’année dernière. Cette grue automotrice polyvalente peut travailler avec des outils différents de type bennes, grappins, spreader. Le montant de cet investissement s’est élevé à 1,7 M€, dont 20 % ont été financés par le Conseil régional de Basse-Normandie. À noter qu’à la fin de l’année 2010, des travaux de relèvement des voies de grues portuaires et le remplacement d’un rail de la voie de roulement d’un terre-plein ont également été menés.