Sur le port de Caen-Ouistreham, il y a les grands et les petits projets. Parmi les investissements nécessaires au bon fonctionnement du site et pour faire face aux intempéries récurrentes depuis plusieurs années, le port va réaliser un auvent de stockage de sel. Un moyen de répondre à la forte demande en sel de déneigement. Avec un trafic de 83 000 t de marchandises en 2010, c’est le terminal de Blainville qui accueillera cette nouvelle installation dont la livraison est prévue pour le quatrième trimestre 2011.
L’extension du terminal ferry de Ouistreham, dont la maîtrise d’ouvrage est assurée par Ports normands associés (PNA), est un gros projet. « L’objectif est de gagner 4,2 ha pour les superstructures du terminal. Nous avons investi 3 M€ », explique Gérard Delaunay, vice-président à la CCI chargé des équipements portuaires. La concession portuaire de la CCI est chargée d’équiper les surfaces nouvellement créées en superstructures avec un réaménagement du terre-plein existant, la création d’un bloc sanitaire pour les passagers, un réaménagement du bloc sanitaire pour les poids lourds, l’éclairage du site, des clôtures, une vidéo surveillance, la construction d’un hangar de stationnement pour les engins de manutention et la transformation d’un hangar en local de stockage. « Notre volonté politique est de consolider l’existant, c’est-à-dire consolider cette activité transmanche sur le port de Caen-Ouistreham. Le vrac n’existerait plus s’il n’y avait pas eu le transmanche à Caen. Il est important d’être attentif aux besoins du client. » Le port a également dans ses cartons un autre grand projet. Au terme d’études qui ont été menées par Ports normands associés avec le concours de la CCI, une réelle opportunité est apparue de créer une liaison régulière entre Le Havre et Caen pour la desserte de l’hinterland caennais en conteneurs. Un appel à manifestation d’intérêt a été récemment lancé par PNA pour identifier les opérateurs intéressés par ce projet. Le terminal de Calix serait le site envisagé pour accueillir cette nouvelle activité, la CCI se tenant prête à assurer les aménagements nécessaires. « Il s’agirait en fait de navettes entre Le Havre et Caen à raison de 200 conteneurs par passage. Il y aurait trois rotations par semaine. La conteneurisation des marchandises est un phénomène qu’il faut prendre en compte, car aujourd’hui il s’applique à tous types de marchandises, y compris pour le bois. Cela permet également d’éviter le tout routier entre Le Havre et Caen. Là encore, nous nous inscrivons dans un nouveau service apporté aux entreprises. Ce n’est pas une question de concurrence avec les autres ports car nous avons chacun nos spécificités. Nous voulons simplement récupérer des trafics marginaux, des trafics qui n’intéressent plus les autres, par exemple », explique Gérard Delaunay, qui indique au passage qu’aujourd’hui les acheminements vers ou au départ du port se font essentiellement par la route, notamment pour le bois exotique ou pour les bois du Nord. « Une navette est un moyen pour nous de capter du trafic et de développer de la valeur ajoutée », insiste le responsable. À la CCI, on se veut avant tout réaliste face aux évolutions du marché. « Il faut savoir se remettre en question, se diversifier, se tourner vers de nouveaux trafics. La réactivité commerciale est très importante. C’est ce que nous nous efforçons de faire. » Le système de navettes pourrait voir le jour au deuxième semestre 2012.