Marseille veut remonter la pente

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Depuis la fermeture de son terminal fruitier en 2008 à la suite du départ de l’Israélien Agrexco, le Grand port maritime de Marseille n’est plus le premier port français qu’il a été en 2007 pour le trafic de fruits et légumes frais. Il a traité cette année-là 626 900 t, le tiers du trafic français. Depuis, les volumes sont tombés à 450 969 t (dont 292 528 t dans les bassins Est et 158 441 t à Fos), soit 28 % de moins qu’en 2007.

Le secteur n’est pas abandonné pour autant par le port phocéen. « Ce beau marché de niche qui convient très bien aux bassins Est nous intéresse toujours », assure ainsi Dirk Becquart, directeur du développement de l’établissement public. Le port a pris des contacts avec des importateurs et des exportateurs pour réinstaller un terminal fruitier à Marseille. Car après le départ de l’importateur de primeurs israélien Agrexco qui a préféré débarquer ses 200 000 palettes de fruits à Savone Vado, en Italie, plutôt qu’à Marseille, Léon Vincent, qui gérait le terminal marseillais, a jeté l’éponge.

L’appel d’offres qui a suivi étant resté infructueux, le GPMM est en train de reconvertir l’ancien terminal fruitier du mole Léon Gouret (10 ha et près de 20 000 m2 de hangar) en gare de croisière.

Inertie des compagnies

Le nouveau terminal fruitier pourrait prendre place du côté de Mourepiane, avec l’avantage d’être proche du futur pôle de transport combiné, opérationnel en 2014, indique par ailleurs Dirk Becquart. Rien n’est toutefois bouclé pour le moment.

Les deux dernières années, particulièrement « riches » en mouvements sociaux, n’ont pas favorisé la venue d’un opérateur.

D’ailleurs, Canavèse, un groupe spécialisé dans le négoce de fruits et légumes, ne fait plus transiter aucune marchandise par le port de Marseille. Cela représente une perte importante, car il importe chaque année 65 000 à 70 000 t de fruits (principalement des bananes, ananas, poires, oranges et clémentines….) en provenance majoritairement de Côte d’Ivoire, du Ghana et du Maroc.

Les conflits ont eu raison de l’enracinement de l’entreprise régionale. Elle a détourné ses trafics vers les ports d’Algesiras, d’Anvers, de Felixstowe, de Barcelone et de Gênes. Avant de s’exiler, elle déchargeait la moitié de ses marchandises à Marseille.

« Les conflits se sont calmés mais nous constatons une inertie dans les rotations des navires. La confiance dans le port de Marseille n’étant pas revenue, les compagnies maritimes ne veulent pas y revenir », souligne Arnaud Bouteiller, directeur des importations de Canavèse.

Le point clé de la fiabilité

Brousse Vergez, un autre importateur de fruits, ne fait plus débarquer à Marseille que 150 conteneurs d’oranges ou de dattes sur les 750 qu’il commande chaque année. « Le terminal fruitier est un superbe outil, mais pour des denrées périssables, la fiabilité constitue un point clé », commente Stephan Brousse, patron de Brouse Vergez. Pour ce dernier, « les chargeurs ne reviendront pas tant qu’il n’y aura pas un accord de fiabilité. »

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