François Mahé des Portes, président du directoire de MGI ne cache pas sa satisfaction. La société marseillaise, fondée en 1985 par la communauté portuaire, a réalisé une série d’annonces qui la confirme dans son métier d’infologisticien. « Il y a dix ans, nous nous sommes désignés par ce terme qui réunit développements informatiques et savoir-faire logistique ».
AP+ décolle à Fort-de-France
AP+, créé par les communautés portuaires du Havre et de Marseille, équipe aujourd’hui l’ensemble des ports de métropole et des DOM-TOM (à l’exception notable de Dunkerque). Le “Cargo Community System” va-t-il bientôt monter au ciel? Il est en train d’être implanté à l’aéroport Aimé Césaire de Fort-de-France. « La solution s’est presque imposée d’elle-même. En Martinique, les professionnels portuaires et aériens sont souvent les mêmes. Ils avaient un intérêt évident à n’avoir qu’un seul système de gestion des flux de marchandise », tempère François Mahé des Portes. Le passage de la mer à l’air n’a pas nécessité beaucoup d’adaptations. La différence se situait surtout au niveau du vocabulaire, des unités de poids et de mesure. Il y a eu cependant un audit sur le fonctionnement de la place. « Avant de parler informatique, nous réunissons les professionnels pour analyser les besoins et voir ce qui peut être optimisé ».
« Dans sa conception, AP+ est plus amodal que multimodal », rappelle François Mahé des Portes. Fort-de-France, qui a été le 1er port à mettre en place AP+ en dehors des deux places fondatrices de Marseille et du Havre, donnera t-il des idées aux communautés logistiques d’autres aéroports?
En attendant de monter au ciel, MGI n’a pas raté son rendez-vous avec l’entrée en vigueur de l’Import Control System (ICS) le 1er janvier dernier. M-Customs était prêt. « Nous avons été les premiers à obtenir la certification ICS délivrée par la douane française ». Conçu pour répondre aux besoins des armateurs, des compagnies aériennes, des agents maritimes et aériens, des transitaires ou des transporteurs routiers, M-Customs permet aux opérateurs de partager la saisie des informations ENS tout en conservant la confidentialité des données commerciales de chaque professionnel. « Il était déjà en gestation dans Mare Nostrum. En Méditerranée, les lignes courtes appelaient des déclarations anticipées ».
L’axe rhodanien en perspective
Autre module mis en fonction récemment par MGI: Tracking 2.0 vient compléter l’offre AP+. « En partenariat avec la société Altervisions, nous proposons ce bouquet de services aux professionnels du commerce international, notamment les commissionnaires de transport et les agents maritimes, pour le bénéfice de leurs clients ». Chacun, PME et TPE entre autres, peut suivre la circulation des marchandises et l’état d’avancement des dossiers.
On le voit, le système d’information communautaire gérant le passage portuaire de la marchandise élargit ses horizons sur terre en s’ouvrant aux professionnels de l’intérieur. Sont notamment visés les réseaux des plates-formes logistiques fluviales et terrestres comme MedLink Port. « Notre but est de fluidifier les échanges », et en particulier sur l’axe rhodanien, Hinterland de Marseille-Fos.
C’est le sens de la décision prise fin mars à l’unanimité des représentants des professions représentées au Conseil de surveillance de MGI. La communauté marseillaise a décidé d’ouvrir la plate-forme AP+ aux professionnels du transport international, et en particulier aux plates-formes logistiques. Cette ouverture a aussitôt satisfait les professionnels lyonnais. Et pour cause, elle améliorera la compétitivité de tous les acteurs de la chaîne logistique sur l’axe rhodanien.