« Cette journée est importante pour notre groupe. En 2007 nous avons vendu notre flotte de vraquiers au plus fort du marché. Nous revenons sur notre marché historique quand il est au plus bas avec cette commande de huit navires, quatre Capesizes et quatre handymax », a commencé par expliquer Philippe Louis-Dreyfus, président de Louis-Dreyfus Armateurs.
Ces huit navires, d’un coût de 330 M€, seront construits dans les chantiers chinois du groupe China Shipbuilding Industry Corporation (CSIC). Ils seront livrés entre 2013 et 2014. Le choix des chantiers chinois tient au respect des normes du groupe. « Nous avons une expérience avec les chantiers chinois puisqu’un navire dédié à la société Airbus a été construit localement. Notre choix avec CSCI a été motivé par l’acceptation du chantier de construire en même temps les deux types de navires sur un même site. Ensuite, nous voulions développer des relations avec des chantiers en Chine », a continué Philippe Louis-Dreyfus. En effet, les huit navires devraient être construits sur le site de Tianjin. Le groupe d’État chinois CSCI se félicite de la signature de ce contrat. Face à la concurrence des chantiers sud-coréens, CSCI emporte une manche avec ce contrat. « La Corée du Sud nous dépasse encore en efficacité et en technologie mais nous sommes plus compétitifs sur les coûts de main d’œuvre, atteste Dong Qiang, vice-président de CSCI. Nous avons travaillé avec les équipes de LDA sur le design des navires de type Capesize. Pour les Handysize, le groupe Louis-Dreyfus a fait appel à un architecte naval finlandais, Deltamarin. Sur la technologie nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir mais nous avançons avec les sociétés de recherche et développement de notre groupe. »
En revenant dans le marché du vrac sec en pleine période de surcapacité, le pari peut sembler risqué. « Les navires sont prévus d’être livrés en 2013 et 2014. Nous pensons que le marché sera revenu à des niveaux meilleurs », a souligné Philippe Louis-Dreyfus. Et Édouard Louis-Dreyfus, directeur général de LDA, de rappeler que ces navires ont une durée de vie de 20 ans au moins. « Même si sur les deux premières années, le marché est encore difficile, il nous restera dix-huit ans pour les amortir. »
Financés auprès de banques européennes, « nos établissements traditionnels », souligne Philippe Louis-Dreyfus, ces navires ont facilement trouvés preneur auprès des financiers. Quant au pavillon, le choix de l’armateur n’est pas arrêté, « mais ce sera un pavillon européen », assure le président de LDA qui n’a pas manqué l’occasion pour souligner son attachement au RIF. « J’espère que les politiques et les syndicats sauront garder raison et conserver le RIF. »