« Je vous ai entendu et j’espère compris », a répondu Thierry Mariani, secrétaire d’État chargé des Transports (de surface et aériens), au discours de Christian Garin, président d’Armateurs de France, prononcé le 5 avril après la tenue de l’Assemblée générale du syndicat patronal. Globalement, le ton était à l’apaisement après les paroles fortes exprimées au Conseil supérieur de la marine marchande (JMM du 25/3, p. 12). L’audit demandé au CSMM pour « enrayer le déclin du RIF » et mettre un terme à « l’indignité » de son classement comme « pavillon » de complaisance, ne fera probablement pas l’objet d’une lettre de mission. Ses modalités devraient être arrêtées lors d’une prochaine réunion du CSMM. Il n’y a pas d’urgence absolue. « On attend de voir comment ils vont réagir », confie, sous le sceau de l’anonymat, un fonctionnaire ajoutant que les ordinateurs de Bercy tournent à fond afin de déterminer l’importance de l’effort national en faveur des armateurs et le retour sur investissement. Il vaudrait mieux que le bilan soit présentable.
« Le compte à rebours a déjà commencé », a souligné Thierry Mariani au sujet du déclin du RIF et de son classement. « Je voudrais bien que ma cinquantaine d’officiers navigant sous RIF expriment publiquement leur satisfaction », a souhaité lors de la soirée un chef de maison de taille moyenne. « Ce ne sont pas les syndicats actuels représentant principalement les marins des ferries qui vont le faire », a-t-il ajouté.
Le temps du principe de réalité est-il venu? Les non-dits qui entourent la création du RIF, et notamment la promesse non tenue faite aux syndicats par le secrétaire d’État aux Transports et à la Mer de l’époque concernant un taux mininal de marins communautaires à bord (comprendre français) vont-ils enfin être exprimés?