Après avoir enregistré des résultats catastrophiques en 2009, les armateurs ont réussi à retrouver des niveaux d’activité rentables en 2010. C’est en ces termes que le président d’Armateurs de France, Christian Garin, a démarré la présentation du rapport annuel de l’organisation. « 2010 a été un rattrapage après une diminution de 10 % du transport maritime en 2009. Les économies sud-américaine, asiatique et africaine sont reparties et le transport maritime a été à l’unisson », a indiqué Christian Garin. Le soleil apparemment radieux de 2010 s’est rapidement assombri pour 2011 avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête, « qui tient en un mot, a souligné le président d’Armateurs de France, la surcapacité ». Le carnet de commandes demeure à des niveaux importants et les annulations sont moindres. Pire, a continué Christian Garin, des armateurs ont passé commandes ces dernières semaines de navires. Et il cite le cas des capesizes pour lesquels la flotte commandée équivaut à la flotte actuellement en service, et les taux de frets restent à des niveaux bien inférieurs aux coûts d’exploitation. « Des entreprises maritimes peuvent faire faillite, mais les navires demeurent. Ils seront repris à vil prix et la surcapacité va demeurer. » Une spirale descendante dont le président d’Armateurs de France pense qu’elle pourrait continuer jusqu’en 2012. Ces constats économiques n’ont pas épargné les armateurs français engagés dans le concert international, même si la flotte commandée est moins importante.
Christian Garin est aussi revenu sur la réforme portuaire dont il prévoit l’application pour le 3 mai. « Nous avons participé à des groupes de travail pour donner notre point de vue sur le sujet. Un élément ultrapositif pendant ces mouvements, a souligné le président d’Armateurs de France, est venu de Marseille: la filière pétrole du port phocéen, filialisée, n’a pas suivi les mouvements de grève des marchandises diverses. Quand une activité quitte la prégnance de l’établissement public, les appels à la grève deviennent moins forts. » L’année 2011 doit être consacrée aux marins, pour Christian Garin. Après avoir accompagné la création de l’École nationale supérieure de la marine marchande en 2010, le dossier de cette année portera sur la rénovation de la convention collective. « Nous avons entrepris une lecture de cette convention et nous espérons qu’elle nous permettra d’avoir un nouveau contrat social avec les marins », a souligné Christian Garin. Et le président de la commission sociale, Raymond Vidil, d’insister sur l’objectif de compétitivité de cette rénovation du texte. « Nous avons commencé à examiner certains points. Nous sommes aujourd’hui sur les rémunérations et le temps de travail. Une partie lourde. » Un dossier qui devrait s’étaler sur plusieurs mois. Christian Garin est optimiste quant à son aboutissement mais pas forcément sous son mandat. « Je suis persuadé que mon successeur saura reprendre le dossier. »