Le tribunal de commerce de Brest a rendu son verdict concernant la reprise du chantier Sibiril. Sur les deux sociétés, chacune a ses défenseurs et ses détracteurs. Notamment privilégiée par le personnel du chantier, la société PML a eu le soutien des pilotes d’Algésiras et de la Seine. « Cette proposition parle de technique alors que l’autre parle de finances », ont souligné ces derniers en louant le savoir-faire de Georges Sibiril.
Soutenu notamment par la SNSM et les pilotes de Dunkerque, c’est l’offre de la holding Ciranoé, dirigée par Jean-Pierre Le Goff, qui a été préférée. « Plus solide financièrement, cette offre reprend plus de salariés et s’inscrit dans la durée, avec une diversification d’activité, a plaidé la vice-procureur Isabelle Johanny en ajoutant que les prix proposés pour terminer les contrats sont plus raisonnables, avec la possibilité de redonner les gains de productivité aux clients. » Un avis que le tribunal a suivi.
« Je suis plutôt un homme technique, développe le repreneur désigné, un peu étonné par certaines attaques. Un chantier doit tourner sur trois fondamentaux: des fonds propres, des clients qui achètent au prix du marché et une productivité correcte pour ne pas travailler à perte. »
Injectant 250 000 € dans le capital, Ciranoé va ainsi créer une société à conseil de surveillance et directoire. Coiffé par un directeur général et un directeur commercial, Georges Sibiril conserve son poste à la direction technique.
Reprenant ses activités sous le nom de Sibiril 1789 (année du démarrage des activités de construction navales sur le site), le chantier entend conserver les marchés traditionnels (SNSM et pilotines) tout en développant de nouveaux créneaux tels que les drones, les semi-rigides de grande taille et l’export. « Il y a de bons bateaux à forte valeur ajoutée à concevoir et construire sur ces trois créneaux », assure Jean-Pierre Le Goff qui, siégeant au comité stratégique des filières du Gican, souhaite regrouper les savoir-faire au niveau des petits chantiers.