Le jour même de l’adoption du Livre blanc de la Commission européenne sur les transports à l’horizon 2050 (voir p. 16), le Conseil des chargeurs européens (ESC) s’est déclaré satisfait par l’approche de la Commission mêlant l’ambition de réduire d’au moins 60 % le niveau des émissions de gaz à effet de serre générées par les transports en 1990, et l’objectif de mettre en place un système de transport qui renforce la compétitivité de l’économie européenne. L’ESC note cependant que le succès du plan Transports 2050 dépend fortement du succès de certaines politiques clef comme l’ouverture des marchés, la coopération internationale et autres accords garantissant la concurrence dans les transports et le commerce internationaux ainsi que de plus fortes innovations pour améliorer l’efficience de tous les modes de transports. Des politiques que les chargeurs européens soutiennent depuis des années, rappelle l’ESC.
Les chargeurs notent également que la Commission reconnaît qu’en dessous de 300 km, le transport de marchandises continuera à dépendre majoritairement du camion. En conséquence, il convient d’accroître l’efficacité de ce moyen de transport. Ce qui conduit, selon l’ESC, à réexaminer les règles relatives à la charge maximale autorisée et aux dimensions. Cela permettra de réduire le nombre de camions nécessaires ainsi que le nombre de voyages tout en répondant à la même demande de transport. L’ESC suggère donc que la Commission autorise plus largement à travers l’UE l’usage des « trains » routiers de 25,25 m (dont le poids en charge peut atteindre les 60 t avec 8 essieux dont deux moteurs; leur capacité est de 52 europalettes, ndlr).
La volonté réaffirmée d’internaliser les coûts externes n’enthousiasme pas les chargeurs européens mais ils souhaitent que cela puisse se faire sur une base équilibrée et non discriminatoire tant pour le transport de marchandises que de passagers.
Le souhait de la Commission d’augmenter le transfert modal préoccupe également la secrétaire générale de l’ESC, Nicolette van der Jagt. Elle estime que les chargeurs soutiendront cette idée dès lors que les autres modes de transport seront devenus économiquement viables et pratiques. « Cela prendra un temps certain pour y arriver. Jamais nous n’accepterons d’être forcés au transfert modal ». Au sujet du renforcement de la sûreté dans les transports, « nous serons attentifs à toute proposition inutile, excessive ou coûteuse », prévient la secrétaire générale. Elle conclut en soulignant que « toute analyse sérieuse portant sur les problèmes posés par la croissance des transports doit prendre en compte les besoins d’autres secteurs économiques comme le bâtiment, l’agriculture ou l’industrie qui sont à l’origine des demandes de transport ».