En apparence, rien ne distingue la navette qui fait visiter les calanques marseillaises. Rien, sinon le calme le plus complet et l’absence d’émission de gaz à effet de serre. Cela grâce à son moteur hybride-électrique à pile à combustible. Le Green-Calanques va tester pendant deux ans cette solution innovante à échelle réelle, avec des passagers à son bord et in situ.
Dénommé Perseis (Programme d’expérimentation et de rapprochement de solutions d’énergies innovantes), le projet rassemble l’armement Croisières Marseille Calanques, l’école Arts et Métiers ParisTech d’Aix-en-Provence, Transdev Cap Provence et Helion, filiale du groupe Areva spécialisée dans le stockage de l’énergie et de l’hydrogène. Ces partenaires provençaux se sont unis pour doter la vedette flambant neuve de 24 m d’une propulsion électrique hybride alimentée par un système pile à combustible PEM (Proton Exchange Membrane), alimentée en hydrogène et oxygène, qui génère de l’électricité. Au cœur de cette solution de transport maritime propre, la GreenergyTM Box associera à la pile à combustible un électrolyseur, un système de stockage des gaz extérieurs au conteneur ainsi qu’un programme de pilotage intelligent des flux d’énergie. « Ce concept de chaîne énergétique embarquée permettra, d’une part, de générer et stocker de l’hydrogène et de l’oxygène à partir d’eau et d’électricité, et d’autre part d’assurer la production électrique et thermique à partir de ces gaz via la pile à combustible », explique Jean-Daniel Reber, directeur des ventes d’Helion. Pour Transdev, le pari n’est pas seulement technologique. « Nous envisageons de développer cette technologie à d’autres applications. Le transport collectif naval ou fluvial est en plein essor, il se doit d’être respectueux de l’environnement. Notre ambition est également d’étendre cette expérimentation au transport collectif public terrestre, en partenariat avec les collectivités désireuses de s’associer », souligne Bernard Curnier, directeur de Transdev Cap Provence. Dans cette voie, tous les obstacles n’ont pas été levés. Les quatre partenaires n’ont pas réussi à réunir la totalité des quelque 2,5 M€ nécessaires au projet. Ils font aujourd’hui appel « aux collectivités locales, pôles de compétitivité régionaux, établissements publics, associations pour l’environnement et autres financeurs privés désireux de prendre part au projet » pour lui apporter un peu d’oxygène financier…