Le transport routier s’impose aussi pour livrer les fabricants d’aliments pour bétail. « La récente ouverture du trafic aux camions de 44 t est une bonne nouvelle pour nous et pour la filière agroalimentaire », se félicite Franck Bruger, directeur du port à la Chambre de commerce du Morbihan. « Accordée sans limitation de distance, cette disposition doit nous permettre de toucher des zones plus éloignées des Côtes d’Armor et d’Îlle-et-Vilaine. Inversement, elle ne favorise pas le développement de l’option ferroviaire ». Le port de Kergroise est relié au réseau ferré breton, avec une jonction électrifiée. « Nous allons rénover cette liaison, avec l’idée de relancer ce genre de trafic. Pour réussir, il faut une volonté des clients et le choix d’un opérateur apportant des tarifs et de la souplesse. » Il y a une vingtaine d’années, il était courant de livrer les aliments pour bétail par train. « Ici, nous pouvons tout faire: charger jusqu’à trois trains par jour à partir du navire, charger des camions, décharger des trains ou des camions. » Propriétaire du port, la région Bretagne souhaiterait une relance du rail, question à situer dans la relative étroitesse de l’hinterland.
Lorient a aussi en projet la création d’une plate-forme de traitement des drèches de maïs et de blé. Ces produits seraient amenés par route (et aussi par mer, espère la chambre de commerce), travaillés sur place et expédiés aux fabricants d’aliments par la logistique déjà en place entre le port et leurs usines. La CCI est prête à investir dans ce sens, sous réserve d’engagement des fabricants à assurer un tonnage minimal.
Enfin, Lorient étudie un projet pour le moyen terme pour dépasser l’étroitesse de la zone portuaire actuelle. Il s’agirait de créer entre le port et les deux voies régionales (autoroute et voie ferrée) une zone « rétroportuaire » où pourrait être traitée une partie du trafic avant sa réexpédition.