Le boom qu’a connu ce type de trafic l’an dernier (près de 43 000 EVP, soit une augmentation de 28 %) a plusieurs conséquences. Les navires étant de plus en plus importants, un gros travail sur le dragage des souilles est actuellement en cours. Et comme elle est exigeante en termes de logistique, la CCI brestoise a décidé d’agrandir la plate-forme multimodale, d’aménager un terre-plein de stockage des conteneurs, de repositionner la voie ferrée desservant les silos et de revoir les accès routiers à la route nationale. Elle a également décidé de doubler la puissance électrique disponible. Dans un premier temps, le nombre de prises électriques va ainsi augmenter de 20 % pour arriver à 390, puis très rapidement davantage pour répondre aux éventuels besoins.
Dans le même temps, les grues FCB1 et FCB7 vont être transférées, en fin d’année, au 6e quai minéralier. Une opération qui se doublera par l’achat de la future grue principale du 6e Sud, destinée au vrac agroalimentaire, et par le renouvellement d’une grue mobile pour la manutention des conteneurs. À quoi il faut ajouter des travaux sur les automatismes des grues R1 et R2 qui équipent aujourd’hui le terminal multimodal à conteneurs.
L’agroalimentaire reste le point fort du port du Ponant. Hormis le fait qu’il importe près d’1 Mt de tourteaux de soja et de colza destinés à l’alimentation animale, Brest est également le premier port européen d’exportation de volailles. D’où l’utilité des 52 000 m3, bord à quai, de stockage en froid négatif (− 20 oC) offerts par les Entrepôts frigorifiques brestois (EFB). Véritable cœur, pendant longtemps, des exportations de viandes congelées, ces entrepôts ont cependant dû affronter la révolution des conteneurs. Aujourd’hui, 80 % des exportations par mer partent par EVP réfrigérés et seuls 20 % par palettes. Pas question pour autant de remettre en cause le bien-fondé de ces entrepôts dont la pertinence a été confortée dans l’étude stratégique à l’horizon 2020. Situés aujourd’hui en zone sous douane, les EFB sont passés sous zone ISPS, avec clôture fermée lors des opérations de chargement.
Cette forte implantation de produits alimentaires se trouve aujourd’hui confortée par l’ouverture prochaine de deux postes spécifiques qui vont renforcer le potentiel brestois. D’abord, le nouveau Poste d’inspection frontalier (PIF) des Services vétérinaires délivrera les agréments sanitaires communautaires sur les produits d’origine animale destinés à la consommation humaine ou animale. Ensuite, Brest sera agréé Point d’entrée désigné (PED) pour le contrôle des végétaux en provenance des pays tiers et destinés à l’alimentation animale (graines, tourteaux, céréales). Enfin, le port du Ponant deviendra un Poste d’entrée communautaire (PEC) pour le contrôle phytosanitaire portant exclusivement sur le bois.