La Grande-Bretagne a déclaré la zone des 24 miles depuis la côte libyenne comme zone en guerre, accordant ainsi des droits spéciaux aux marins travaillant sur des navires entrant dans cette zone. La décision a été prise par le Warlike Operations Committee, comité comprenant la Chamber of Shipping et les syndicats de marins Nautilus et RMT, après les premières frappes des forces armées sur la Libye.
Cette décision signifie que les marins doivent être informés avant leur embarquement, ou débarqués s’ils sont à bord, s’ils acceptent de travailler sur un navire devant entrer dans cette zone. Le refus des marins ne doit pas avoir d’effet sur leur emploi. De plus, l’armateur doit payer une prime pour les marins acceptant de 100 % de leur salaire quotidien, une indemnité de compensation doit être prévue en cas de blessures, et l’armateur doit contracter pour le compte du marin une assurance personnelle.
Les eaux territoriales s’étendent dans une limite de 12 miles au-delà des côtes, selon la convention de Montego Bay. La Libye revendique des eaux territoriales du double, s’étendant à 24 miles des côtes.
Situation des ports japonais
Selon le bilan dressé par l’agence Reuters au 23 mars, les infrastructures de douze des quinze ports situés au nord-est du Japon peuvent permettre des opérations d’assistance aux victimes de la catastrophe du 11 mars, mais leur retour à une situation normale prendra plus de temps. Seuls les ports de Ofunato, d’Ishinomaki et une partie des installations d’Ibaraki sont trop endommagés pour être utilisables. Le terminal pétrolier de Cosmo du port de Chiba a repris ses déchargements mais pas la raffinerie. C’est le seul terminal pétrolier qui a été endommagé.Deux quais du port moyen d’Onahama situé dans la préfecture de Fukushima peuvent maintenant accepter des navires de 30 000 tpl. Il faudra plus d’un mois pour faire redémarrer le terminal méthanier de Shinminato, selon son exploitant, Sendai Gaz. Tous les autres terminaux japonais sont opérationnels. Les ports de Hachinohe, Sendai, Ishinomaki et Onahama ne retrouveront pas leurs pleines capacités avant plusieurs mois de réhabilitation. Le grand port à conteneurs et pétrolier de Kashima (légèrement au Nord de Tokyo) est toujours fermé mais quatre de ses onze quais pourraient être de nouveau opérationnels dans les deux prochaines semaines, espèrent les autorités locales. Les États-Unis ont demandé à leurs navires d’être toujours à plus de 80 km de la centrale nucléaire de Fukushima. Il a fallu moins d’une semaine à PSA et à d’autres pour constater le manque de pièces auto japonaises et mesurer la pertinence du concept de « zéro stock ». Les grandes compagnies japonaises offrent aux ONG officielles le transport maritime sur une base port-port des marchandises destinées aux victimes.
Des méthaniers pour le Japon
Pour compenser la baisse d’activité d’une dizaine de ses centrales nucléaires suite au tremblement de terre et au tsunami du 11 mars , le Japon cherche à augmenter ses importations de GNL. Il s’agit de permettre une augmentation de la production d’électricité à partir des centrales à cycle combiné à gaz (CCCG). Certains analystes estiment que pour faire face aux 9 gigawatts manquants, le Japon doit programmer l’arrivé d’au moins un méthanier de grande taille tous les trois jours. D’autres évoquent 12 à 15 navires par mois. Selon des experts, il faut importer environ 1 Mt de GNL pour compenser le retrait de 1 gigawatt de capacité nucléaire pendant un an. Près de quinze jours après la catastrophe, il est donc difficile de faire un point clair de la situation. Mais il existe les enseignements du passé. Lors de l’arrêt de centrales nucléaires en 2002 et entre 2006 et 2008 au Japon, la hausse de la demande de GNL avait été de 11 %. Autre conséquence: une hausse du prix du gaz sur le marché spot. Parmi les autres certitudes: tous les terminaux méthaniers japonais seraient en fonction mis à part deux sites, a indiqué Poten&Partners dans sa lettre mensuelle publiée le 18 mars. Et tous les principaux pays producteurs sont sur les rangs pour faire face à la demande exceptionnelle en GNL du Japon. Un QFlex qatari (216 000 m3 de GNL) devrait arriver au terminal de Niigata le 5 avril, trois autres devraient suivre dans un bref délai. Au moins deux navires de Royal Dutch Shell chargé de GNL en provenance de Brunei auraient touché le Japon aux alentours du 18 mars et d’autres sont attendus. La Russie a, de son côté, proposé d’augmenter ses livraisons de GNL vers l’Europe par gazoduc afin de rediriger vers le Japon les navires qui chargent du GNL au terminal méthanier de l’île de Sakhaline. Ces dispositions russes, si elles sont acceptées par l’Union européenne, pourraient permettre de livrer au Japon 1 Mt de GNL dans un mois et jusqu’à 4 Mt dans un délai de 100 jours. Le Japon, par la voix de sa vice-ministre des Affaires étrangères Makiko Kikuta, a également demandé, à l’Indonésie d’étudier une hausse de ses livraisons.