Le trafic global s’élève à 310 178 t en 2010, en hausse de 11 %. Les 141 navires reçus sont des cargos réfrigérés (63), des porte-conteneurs (67) et des paquebots de croisières (11). Les importations représentent 283 582 t (+ 8 %), répartis entre la Côte-d’Ivoire et le Cameroun (169 271 t, − 5 %), le Maroc (89 247 t, + 6 %) et l’Afrique du Sud (25 064 t, + 100 %). 25 596 t (diverses fournitures et équipements destinés aux plantations de fruits) ont été exportées vers l’Afrique de l’Ouest. « En 10 ans, Port-Vendres a gagné 15 % de tonnage par an en moyenne, indique Édouard Raymond. Les provenances sont de deux types: trafic régulier à l’année depuis l’Afrique de l’Ouest (ananas et bananes essentiellement) et trafics saisonniers sur l’Afrique du Sud et l’Argentine (agrumes, citrons). » Les perspectives de développement? « Si nous arrivons à avoir ce 3e quai (lire encadré ci-contre), le trafic peut monter jusqu’à 500 000 t. Au-delà, ça semble difficile vu la configuration du lieu: on ne peut pas bouger les montagnes! » Sur les 400 000 t de fruits et légumes reçus chaque année à Saint-Charles International à Perpignan (premier centre d’éclatement européen de fruits et légumes), environ 180 000 t proviennent du port fruitier voisin de Port-Vendres. « On a capté un bon tiers du trafic, et ça devrait s’intensifier, vu les différentiels de coût: la voie maritime est 20 % moins cher que la route », déclare Édouard Raymond, président de Saint-Charles International et élu en charge de Port-Vendres à la CCI de Perpignan. Côté investissements, les travaux relatifs à la réfrigération de la cellule de détection/ protection incendie et de modernisation de l’alimentation électrique des magasins du Pla du port ont nécessité un investissement de près de 400 000 €. Les travaux de remplacement des unités de production de froid des cellules 7 et 11 du terminal fruitier seront réalisés au début du 2e trimestre. Le coût estimé est de 350 000 €. Enfin, la surveillance et le contrôle des accès par une société spécialisée seront mis en place au plus tard le 2 mai, après que différents désordres techniques ont été constatés sur les quais: inclinaison de l’extrémité du quai Dezoums et présence de… renards.
La saga du troisième quai
Le tribunal administratif de Montpellier annule, le 18 février, l’arrêté préfectoral du 27 mars 2009 autorisant le Conseil général des Pyrénées Orientales à construire un troisième quai sur le port de Port-Vendres. Un investissement portant sur 12 M€, supportés à hauteur de 5 M€ par le Conseil général des Pyrénées Orientales et 7 M€ par la Région L.-R. « Les deux quais du port de Port-Vendres sont en souffrance, déplore Michel Moly, conseiller général sortant du canton de la Côte Vermeille. Il est nécessaire d’en avoir un troisième pour pouvoir répondre aux engagements pris par les professionnels dont les efforts ont permis de développer le trafic de 120 000 t à 310 000 t. Je comprends leur amertume, car ils doivent refuser des navires. » Édouard Raymond, président de Saint-Charles International et de la commission portuaire à la CCI de Perpignan, renchérit: « On s’incline devant la décision de justice, mais on la déplore. Ce 3e quai est vraiment indispensable, sinon le trafic ira à Vado ou Tarragone. Et après, pour le récupérer, c’est impossible. Or, on refuse des trafics faute de capacités suffisantes, notamment pour des Ro-Ro, voire des Ro-Pax. » « On nous empêche de réaliser un investissement pour l’emploi, fulmine pour sa part le Catalan Christian Bourquin, président de la Région L.-R.. Nous avons déjà loupé l’équivalent de 200 emplois. Dans le jugement rendu, il est question de nuisances sonores et de pollution de l’air. Le juge demande un complément d’études et nous lui répondrons. Ce complément d’études prendra quatre à cinq mois. » Face à cet imbroglio, la CCI et le Conseil général installeront fin 2011 une grue portuaire (investissement d’environ 2 M€) pour décharger des conteneurs dans de meilleures conditions de sécurité. « L’appel d’offres sera lancé avant l’été. Les conteneurs sont de plus en plus grands, il faut sécuriser les conditions de travail, précise Édouard Raymond. Ce n’est que temporaire. Nous avons besoin de ce 3e quai. Le monde économique mise dessus. »