Nice: une croissance volontairement maîtrisée

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Est-ce la crise économique qui a poussé les Français à privilégier les vacances sur le territoire national et en particulier la destination Corse? Toujours est-il que le port de Nice a connu l’an dernier une hausse de 2 % de son trafic passagers avec 962 493 voyageurs qui ont choisi l’Île de Beauté. « Les Français partent moins longtemps et cela entraîne davantage de rotations », explique Michel Lallement, qui a pris les rênes de l’exploitation du port de Nice il y a tout juste quatre mois après avoir géré auparavant le port de plaisance de Golfe Juan.

Et, contre toute attente, alors que les perspectives sont bonnes, les escales seront en chute de 14 % en 2011 (747 contre 870 en 2010). La Chambre de commerce et d’industrie de Nice répondant au souhait du Conseil général des Alpes-Maritimes, autorité concédante, a imposé à Corsica Ferries et à la SNCM une réduction du nombre de rotations pour fluidifier le trafic routier en ville et réduire les pollutions.

À quelques semaines des cantonales, le CG 06 a cédé à la pression des riverains qui pestaient contre la fumée noire émise par le NGV-Liamone au démarrage des moteurs. « Il s’agit d’éviter les escales simultanées pour réguler le trafic tout au long de la journée. En 2010, l’arrivée de deux Mega Express en même temps représente un flot de 2000 véhicules en été qui se mêlent à la circulation urbaine. Cela cause des bouchons, gêne les piétons. Il y a une réelle problématique en été. Notre souci consiste à maintenir une activité économique tout en veillant à la qualité de vie des riverains sachant qu’il est impossible d’agrandir le port », explique le directeur d’exploitation. « Tout comme Bastia, Ajaccio ou Toulon, le port de Nice est inséré dans la ville et les accès routiers sont saturés. Le Conseil général a cherché à pondérer et à ménager une activité économique raisonnable et raisonnée », renchérit le pilote Jean-Philippe Salducci, délégué aux ports à la CCI de Nice.

En 2010 également, Nice a enregistré une baisse du nombre d’escales à la faveur de Villefranche. Limité en longueur de quai à 205 m, Nice ne correspond plus aux standards des paquebots nouvelle génération qui tendent à flirter avec les 300 m de long. Nice est passée de plus de 200 escales en 2004 à 128 en 2010 et 124 en 2011! En revanche, une progression est attendue dans le port voisin de Villefranche avec 217 escales prévues en 2011, avec 711 000 passagers contre 419 700 en 2010.

Quant au fret, composé essentiellement de trafic de ciment, les incertitudes planent sur les débouchés export, en particulier au Moyen-Orient et au Maghreb. « En 2011, les expéditions vers la Corse devraient demeurer stables par rapport à 2010 où Lafarge et Vicat ont chargé 153 112 t. À l’export, nous ne savons pas du tout comment le marché va évoluer. Les cimentiers exportent essentiellement vers l’Italie, l’Algérie et la Libye », souligne Michel Lallement. Au total, le trafic de ciment a représenté 282 502 t soit une légère hausse de 1,8 % en 2010. Le chiffre d’affaires du port de Nice a reculé de 1 % en 2010 totalisant 11,6 M€.

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