Journal de la Marine Marchande (JMM): Qu’apporte à Port-la-Nouvelle (PLN) la Région Languedoc-Roussillon, propriétaire du port depuis 2007?
Laurent Mouillie (L.M.): PLN a été en décroissance lente de 2000 à 2008, mis à part un rebond en 2005. Chaque année, nous avons perdu quelques tonnages. Le fait que la Région L.-R. soit devenue propriétaire de l’outil portuaire en 2007 est un événement très important. On est passés à une grande proximité. L’équipe à la Région est de très grande qualité. Nos interlocuteurs sont Brigitte Benedetto, sous-directrice des ports, Fabrice Levassort, directeur des transports et des communications, Denis Massol, chef du service stratégie et développement portuaire à la sous-direction des ports. Avec eux, le dialogue est suivi, c’est volontaire, il y a des investissements, une vraie impulsion sous l’identité Ports Sud de France, voulue, à l’époque, par Georges Frêche. La Région n’a que Sète et Port-la-Nouvelle: elle veut en faire quelque chose et construit une équipe de développement (la Région L.-R. recrute un chargé de projet grand port/Port-la-Nouvelle, ndlr). Quant à la CCI, elle gère le port depuis 1948, autant dire depuis toujours! Elle connaît tous les rouages du port et s’est trouvé un propriétaire extrêmement proactif. Ça fait un excellent cocktail.
JMM: Quels sont les travaux prévus à court terme?
L.M.: Six zones, qui sont aujourd’hui à l’état de friches, vont être aménagées. L’investissement s’élève à 1 M€ et est porté par la Région L.-R.. Les travaux devraient commencer à la fin de l’été. Ces zones vont être recouvertes d’enrobés percolés en 6 t/m2 de résistance pour répondre à l’ensemble des trafics qui nous sont proposés: stockage de longue durée de ferraille, de copeaux, de rouleaux de taules, de granulats, bois, urée, sel… PLN est très polyvalent, il n’est pas identifié comme le sont Dunkerque pour les aciers ou La Rochelle pour la pâte à papier. Il faut montrer aux professionnels peinant à monter leur logistique ailleurs qu’ils ont des solutions chez nous. Ces aménagements vont dans ce sens: ils sont là pour leur donner envie de venir dans l’Aude!
JMM: Où en est la vente du terminal liquide de PLN?
L.M.: Ce terminal est mis en vente par son propriétaire, France AgriMer. L’appel d’offres a été bouclé le 16 février. Cinq ou six repreneurs sont sur les rangs. À ce jour, ce terminal de 80 000 m3 n’a été employé que pour des transits d’alcools. Il peut cependant servir à d’autres produits et dispose de cuves en acier inox alimentaires. Nous allons évaluer avec le repreneur les perspectives de développement. Ce site est un vrai levier de croissance. Le premier appel d’offres a été infructueux, le prix demandé par l’État étant trop élevé.
JMM: PLN compte beaucoup d’acteurs industriels. Quelle est leur actualité?
L.M.: Il y a, c’est exact, beaucoup d’industries à PLN: Imerys, Frangaz, Antargaz, Total, Dyneff, Carayon, Lafarge… Imerys travaille à l’importation de kaolins (lire article suivant, « PLN en progression de 8,81 % en 2010 »). Actuellement, nous retravaillons le plan de sûreté portuaire sur nos différentes installations. Le nouveau plan sera finalisé en fin d’année. Les deux points forts de ce futur plan sont la création d’entrées dédiées et un filtrage renforcé pour les postes hydrocarbures (D2) et céréalier (D4).