À l’occasion d’un débat organisé le 15 mars par le Cercle du conteneur et du transport intermodal, Philippe Mangeard, président du Cercle pour l’optimodalité en Europe (COE), a évoqué plusieurs projets actuellement à l’étude pour favoriser le report modal. Le projet « Ro-Ro-rail » a pour ambition de relier les trois pays du Maghreb à l’Europe du Nord via Marseille. Les navires roro en provenance plus particulièrement de Tunisie, mais aussi d’Algérie et du Maroc, arrivent au Grand port maritime de Marseille (GPMM). Les remorques seraient chargées sur des wagons directement sur un terminal ferroviaire installé le plus près possible des quais. Le train rejoindrait ensuite l’autoroute ferroviaire Perpignan-Bettembourg via Avignon, soit un trajet d’environ 900 km. Le service envisagé serait mixte (semi-remorques et conteneurs) « pour une meilleure optimisation des trains », souligne le COE. Le rythme serait d’un départ quotidien. Concernant les semi-remorques, l’option du non accompagné est privilégiée. Un protocole d’accord a été signé le 12 janvier entre différents partenaires intéressés par le projet: le GPMM, Louis Dreyfus Armateurs, Transport et Logistique Partenaires et Opticapital SAS. « Le projet Roro-rail entre dans la stratégie générale du port d’avoir des pré et post-acheminements efficaces en utilisant les modes massifiés », indique Fabienne Margail, responsable du département hinterland du GPMM. Pour le port phocéen, il s’agit aussi d’étendre son hinterland et d’en faciliter la desserte. Le projet Ro-Ro-rail repose également sur la conviction partagée par les partenaires d’une croissance à venir des trafics Ro-Ro en provenance notamment de Tunisie mais aussi de ses deux pays voisins. Il reste encore beaucoup d’éléments à analyser avant le lancement d’une première expérimentation, conclut le COE, mais le processus est lancé et les discussions entre les parties prenantes sont concrètes et fructueuses.
Du fluvial aussi
Parmi les autres projets de report modal évoqués, deux envisagent l’utilisation de la voie fluviale pour du transport de véhicules. Le premier sur la Seine pourrait connaître une première expérimentation au mois de juin 2011. Il associe notamment Ports de Paris, Voies navigables de France (VNF) et la Ville de Paris. L’objectif est de trouver une solution pour pallier la disparition programmée des camions porte-voitures au sein de l’agglomération parisienne. La voie fluviale est privilégiée pour se substituer au moins en partie à ces poids lourds avec un port dédié, peut-être du côté de Bercy. Le deuxième projet concerne le Rhône. Envisagé dès fin 2007, mais freiné par la crise financière et économique, il a pour ambition de relier Marseille à Chalon ou Pagny.