Le groupe Eurotunnel a enregistré un chiffre d’affaires en hausse de 26 % en 2010, le lien fixe lui-même générant 9 % de progression. Le solde provenant des activités nouvelles de l’opérateur ferroviaire continental Europorte. Le groupe présente une perte nette de 57 M€. Mais le p.-d.g. Jacques Gounon ne s’en émeut guère, ce montant pouvant être couvert par le solde des indemnisations d’assurance à venir, faisant suite au sinistre de septembre 2008. Le résultat courant s’est accru de 80 % à 180 M€, et la trésorerie a augmenté de 26 % à 316 M€ en fin d’année.
Le groupe regarde donc l’avenir avec confiance. Sur un marché du camion transmanche en hausse de 4 %, les navettes Eurotunnel vont enfoncer le clou grâce à « une politique tarifaire innovante », comportant des « promotions ciblées sur certains segments, comme les camionnettes, les services de messagerie rapide, les transporteurs d’Europe centrale ou orientale, ou sur des périodes de faibles trafics ». Les navettes camion passent à 32 wagons de capacité au lieu de 30, soit 7 % de hausse de capacité à coûts d’exploitation constants. Eurotunnel veut aussi « renforcer sa position de leader du marché passagers », et estime la croissance du marché voitures entre 2 % et 3 % en 2011. L’exploitant du lien fixe pratique plus que jamais le yield management, offrira un cinquième départ de navettes en période de pointe et remettra en service la 9e navette passagers pour les JO de 2012. S’agissant de la recapitalisation de SeaFrance, Jacques Gounon a prévenu qu’il veillerait au respect du droit de la concurrence.