La liquidation judiciaire du chantier Sibiril de Carantec (voir JMM du 11 février) n’est pas sans poser problème à la SNSM. « C’est un véritable coup dur, admet son président, l’amiral Yves Lagane. Cet événement a de sérieuses conséquences tant sur notre programme d’investissements que sur le plan de renouvellement de notre flotte ».
Pas question pour autant d’accabler le directeur, Georges Sibiril. « Son chantier avait une expertise unanimement reconnue et était, de longue date, un de nos grands et fidèles partenaires industriels », soulignent Les Sauveteurs en mer. Un hommage sincère mais qui ne résout en rien l’impact financier dont l’association se serait bien passée en cette période difficile où les dons se font plus rares.
La SNSM a eu en effet en construction à Carantec toute la série des nouvelles vedettes V2-Futures de 11,9 m. Sur la qua- rantaine d’unités prévues, cinq ont été livrées depuis 2009 et trois autres ont été commandées. « Il faudra bien renégocier les vedettes non commencées et pour lesquelles des acomptes ont été versés », reprend le président. Et ce d’autant que le moule des V2-Futures, propriété de la SNSM, est intransportable.
Pour limiter la casse, la SNSM va donc être contrainte de se battre, sachant qu’elle ne sera pas prioritaire dans la liste des créanciers. « La ressource sera prise sur les fonds propres de l’association », indique l’amiral Lagane, en assurant que les soutiens des partenaires tels que régions, départements et stations ne seront pas concernés. L’éventualité d’un redémarrage des activités par un des repreneurs potentiels déjà sur le coup constituerait évidemment la meilleure des solutions.