Une « rumeur » récurrente laisse entendre que la 7e chambre de la Cour des comptes (celle chargée de suivre les ministères de l’Équipement, des Transports et de l’Aménagement du territoire, de l’Agriculture et de la Pêche, de l’Environnement) serait sur le point de terminer son rapport sur la sécurité des navires. Vaste sujet. Navires français ou étrangers en escale dans un port français?
Dans le premier cas, l’État d’immatriculation a décidé de sous-traiter aux sociétés de classification des contrôles régaliens supplémentaires des navires français afin de dégager des capacités d’expertise pour que l’État du port puisse assumer la surcharge de travail résultant de la mise en œuvre des dispositions du paquet Erika 3 sur le contrôle des navires étrangers dans les ports nationaux. 2011 ne pouvant pas être à la fois l’année de la chauve-souris et celle de la transparence, on ne sait toujours pas précisément la suite qui a été donnée à la mise en garde de Michel Peltier, conseiller mer de Jean-Louis Borloo, alors ministre en charge, relative à « l’extrême difficulté » qu’aura l’administration à mettre en œuvre le paquet Erika 3 (JMM du 2/10/2009; p. 5)
Par ailleurs, grâce à la Cour des comptes, il sera peut-être possible de connaître les conclusions du rapport demandé par le précédent directeur des Affaires maritimes au Conseil général du Développement durable sur la faisabilité de réduire d’un quart les effectifs des Cross à charge de travail identique. La stratégie de la fourmi à dents s’applique aussi aux médias, fussent-ils professionnels.
Pour faire bon poids, la Cour des comptes pourrait utilement s’intéresser aux conséquences négatives sur la sécurité de la navigation dans le Pas-de-Calais, de la décision britannique de ne plus dépenser d’argent dans le co-affrètement d’un remorqueur de haute mer basé à Douvres. Sans vouloir influencer la Cour, son éventuelle réflexion ne pourrait faire l’économie de la dimension européenne du dossier: en toute équité, est-ce bien aux deux États côtiers de supporter le financement de la sécurité de la navigation dans un détroit qui « profite » principalement aux États nord-européens, droit maritime international ou non? La réponse négative du directeur de l’Agence européenne de la sécurité maritime concernant l’implication de l’UE était-elle bien appropriée (JMM du 12/11/2010; p. 10)?
Bolloré veut investir en Guinée
Selon une information parue sur le site Africaguinée.com, le groupe Bolloré envisage d’investir 150 M$ dans un port sec à Conakry. L’annonce du groupe français est intervenue après un entretien entre le patron du groupe, Vincent Bolloré, et le président de la Guinée, Alpha Condé. Cet investissement devrait concerner un port sec situé à 15 km du port maritime de Conakry. En construisant cette installation, le groupe français veut se placer face aux demandes nombreuses de diversification des trafics des pays limitrophes enclavés comme le Mali et le Burkina Faso. Ces pays utilisent aujourd’hui principalement les deux ports d’Abidjan et de Dakar mais sont aussi dépendants des fragilités politiques et économiques de ces pays.