Le Kasmin a soufflé sur le canal de Suez le 8 février. Ce vent chaud et sec d’Égypte alourdit l’atmosphère. Ce jour-là, vers 16 heures, les mouvements sociaux qui secouent l’Égypte ont mobilisé les personnels du canal, a annoncé une dépêche de l’agence de presse Reuters. Un vent de panique a rapidement balayé les marchés des matières premières et notamment du pétrole. Le prix du baril s’est envolé comme une poussière dans une tornade. Le risque tant redouté de voir le canal de Suez fermé a ressurgi. L’ombre de Nasser et les souvenirs de 1956 ont plané.
La panique mondiale n’aura pas duré puisqu’une heure plus tard, l’autorité du canal a précisé que cet arrêt concerne uniquement des sociétés sous-traitantes. Le personnel affecté au fonctionnement du canal n’est pas concerné. Un ouf de soulagement et les marchés reprennent leurs cours. Le passage des navires est assuré même s’ils souffrent de quelques retards. Aujourd’hui en Égypte, au Yemen et en Algérie, les « révoltes » doivent être prises avec une grande attention. L’Égypte et le canal de Suez, le Yemen et le détroit de Bab el Mandeb, l’Algérie et ses ressources pétrolières et demain l’Arabie Saoudite, selon des spécialistes du monde arabe, sont autant de facteurs potentiels d’une nouvelle crise mondiale des matières premières. La reprise économique est convalescente et les symptômes d’une rechute apparaissent.