Le mécanisme n’est pas nouveau. Dans des précédents conflits portuaires, la CCI Marseille-Provence avait déjà institué un guichet facilitateur avec l’administration et les banques pour les entreprises en difficulté. Cette fois-ci, on est passé à un niveau supérieur avec l’intervention directe du préfet de région. Depuis le 3 février, en liaison avec la CCI, l’UMF et le GPMM, Hugues Parant a mis en place un dispositif d’urgence destiné « à soutenir les entreprises durement touchées par la cessation d’activités du trafic des marchandises du Port de Marseille, pour la sauvegarde de leur activité et leurs emplois ».
Les dossiers seront transmis par le réseau des CCI, de l’UMF et du Port à une cellule de veille pilotée par la direction régionale des entreprises, de la concurrence de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte). Elle traitera en priorité « des problématiques du chômage partiel, des échéances fiscales et sociales (impôts, TVA, droits de douane, URSSAF…) sous la responsabilité de la direction régionale des finances publiques, et des relations avec le système bancaire, afin d’offrir des facilités de trésorerie en lien avec la direction régionale de la Banque de France ». Le 8 février, la CCIMP a ouvert son guichet unique « Urgence Port Marseille » alors qu’elle assurera avec l’UMF une cellule de veille afin d’évaluer le nombre d’entreprises et d’emplois impactés et menacés, et d’en suivre l’évolution. Aucun chiffre n’a été pour l’instant avancé malgré les nombreux témoignages de responsables d’entreprises.
Polémique autour de l’accident sur le Rhin
Voilà près d’un mois que s’est produit l’accident du Waldhorf près de Saint Goar à une quarantaine de kilomètres de Coblence sur le Rhin. La navigation reste très restrictive aussi bien vers l’amont que l’aval même si tout risque d’explosion liée à la cargaison du bateau a été écarté. Le renflouement et l’évacuation du Waldhorf sont compliqués notamment vu les hautes eaux actuelles du fleuve et les difficultés pour faire arriver le matériel nécessaire. Les deux membres d’équipage portés disparus n’ont pas encore été retrouvés. Les restrictions de navigation ont commencé à susciter une polémique sur la gestion de l’accident par l’Office de l’eau et de la navigation de Bingen et par la Commission centrale pour la navigation du Rhin (CCNR). À force d’insister sur la fiabilité et la sécurité de la voie d’eau, certains oublient toujours que le risque zéro n’existe pas. L’Espo a souligné qu’il « était inacceptable que l’une des plus importantes voies de navigation intérieure européenne soit bloquée depuis presque un mois. Cela pose des problèmes non seulement au transport fluvial mais aussi aux ports ». Il semble aussi avoir des interrogations sur les causes de l’accident. Dans ce contexte, la CCNR a assuré que les analyses des circonstances de l’accident sont en cours et seront rendues publiques. « Tous les enseignements de cet accident seront utilisés en vue de renforcer encore la fiabilité et la sécurité de la voie d’eau », a précisé la CCNR.