Les Moteurs Baudouin voient l’avenir en bleu

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Racheté en février 2009 par le groupe chinois Weichai Power, le constructeur marseillais de moteur diesel marin suit, depuis, un parcours à contre-courant des traditionnels plans de restructuration. Son repreneur a gardé tous les salariés, conservé les acquis, injecté 21 M€ dès son arrivée, racheté son sous-traitant usinage Famer Paca et s’est engagé à développer l’activité du site pour établir sa tête de pont en Occident. Mieux, il a décidé d’en faire son centre de recherche et développement. « Nous allons doubler le nombre d’emplois à Cassis et investir, dans les cinq ans, 100 M€ sur le site », assurait récemment Tu Guang Tan, le président du plus grand groupe chinois de systèmes de propulsion (40 000 salariés dans le monde), à une délégation marseillaise venue le rencontrer à Weifang, siège du groupe.

« Recherche chef de projets, responsable des systèmes électroniques, chef mécanicien ». Sur internet et dans les colonnes des journaux, les avis d’offres d’emploi de la société internationale des Moteurs Baudouin attirent le regard. Dans une région sinistrée par le chômage industriel, le diéséliste marseillais appuie sur l’accélérateur du développement.

La marque aux célèbres moteurs bleus revient de loin. Son dépôt de bilan retentissant en octobre 2008 a semblé clore définitivement 90 ans d’existence dont les 30 dernières passées dans d’incessantes ratées financières qui ont vu se succéder une dizaine de dirigeants à sa tête. Lors de la reprise, ses 123 salariés, dernier carré d’une activité qui a rassemblé jusqu’à 800 personnes dans les années 1970, venaient tout juste d’effectuer le déménagement de leur entreprise. Une vingtaine de kilomètres entre les ateliers de Pont de Vivaux, dans la banlieue Est de Marseille, et Cassis, une souriante cité balnéaire connue pour son Cap Canaille, l’une des plus hautes falaises maritimes d’Europe.

La proposition de rachat de Weichai Power était providentielle. La fourniture épisodique pour l’armée de moteurs pour les chars d’assaut AMX n’a guère pesé dans le feu vert du tribunal de commerce. Aujourd’hui, les Moteurs Baudouin redémarrent afin de porter leur production de 150 à 400 moteurs. Le géant chinois a trouvé avec le diéséliste marseillais « un complément de gamme et surtout, un réseau commercial de qualité », explique Patrick Audy, le directeur du site.

Ironie de l’histoire, Baudouin pourrait retrouver en Asie les conditions qui ont fait sa réputation avant guerre quand ses moteurs sont devenus une référence de robustesse pour la pêche côtière. Leur rusticité leur permettait d’être réparés par les pêcheurs eux-mêmes. Mais, entamée dans le dernier quart du XXe siècle, la réduction des flottes européennes de bateaux de pêche va entraîner une baisse de régime et l’obligation de trouver de nouveaux débouchés à l’exportation. L’ouverture de ces nouveaux marchés est justement apportée par son nouveau propriétaire. La création en mars dernier d’une filiale ventes et services Weichai Baudouin à Singapour, où le Marseillais était implanté, veut être un signe de ce renouveau.

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