La réforme des ports français n’est pas une nécessité absolue dans sa forme actuelle. Que veut chacune des parties? Pour les syndicats, il est important de mettre en place un dispositif de cessation anticipée d’activité sur la pénibilité. Chacun, d’ailleurs, reconnaît que les métiers portuaires entrent dans cette catégorie. Pour les responsables des entreprises de manutention, l’objectif est de pouvoir disposer d’outillages, de conventions de terminal et d’un personnel sous une seule autorité, un peu à l’image de ce qui se fait à Port 2000 ou à Dunkerque. Et les autorités portuaires veulent une nouvelle gouvernance, qui est déjà en place. Soit le gouvernement accepte les revendications de chacun et continue les négociations pour mettre un terme aux blocages, soit il décide de passer en force. Il devra alors faire une réforme dont les ouvriers portuaires ne voudraient pas forcément. Nous avons déjà vu les gouvernements de Nicolas Sarkozy passer en force sur des sujets que la rue a contestés massivement. Au lieu d’imaginer le pire, n’existe-t-il pas une autre alternative plus consensuelle sur les points essentiels pour faire avancer le dossier? Chacun doit sortir la tête haute de ce conflit, mais surtout, le gouvernement ne peut laisser les ports dans cette situation, sauf à vouloir leur fin.
Édito
Faut-il réformer les ports français?
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