« Par ailleurs, la tendance à un certain effritement, consécutif au rachat d’armements français par des compagnies maritimes étrangères se confirme, essentiellement dans le domaine des navires citernes. […] Dans tous les cas, ces cessions se sont accompagnées d’un transfert important de navires sous pavillon étranger, qui s’amplifie au fur et à mesure de l’éloignement de ces compagnies de leurs attaches françaises. Ainsi, une dizaine de navires-citernes ont quitté le pavillon français depuis deux ans. […] Dans ces conditions, le débat de ces dernières années sur le “Registre international français” (RIF) paraît presque incongru. Pour qu’il reprenne des couleurs – et soit donc susceptible d’attirer aussi des armateurs étrangers –, il faudrait qu’il soit aussi permissif que n’importe quel pavillon de complaisance, voire que certains pavillons européens [par exemple, des navires immatriculés à Londres peuvent n’avoir aucun ressortissant britannique – voire européen – à bord]. Le navire n’étant plus lié à l’État que par des exonérations fiscales ou par des facilités de financement, on peut se demander à quoi correspond encore le pavillon… », s’interrogent Jean-François Durand et Gérard Cornier dans l’avant-propos de leur ouvrage Navires de commerce français, édition 2011
Les presque 500 pages qui le composent contiennent peu de publicités. Elles sont d’autant plus visibles: la première page comporte une publicité d’Armateurs de France « le shipping français » et une du RIF. En outre, tout ou partie de la presse a reçu récemment l’ouvrage pour ses « étrennes », de la part du premier annonceur cité.
Pour défendre la compétitivité!
« Je serai également très attentive au renforcement du registre international français dont nous fêtons les cinq ans. Conçu dans le but de défendre la compétitivité du pavillon français, il est également un élément essentiel de défense de l’emploi maritime », a déclaré Nathalie Kosciusko-Morizet le 30 novembre 2010 lors des 6e assises de l’économie maritime. Le livre n’était encore sorti mais les statistiques du RIF, mal orientées en matière de navires de charge (JMM du 15/10/2010; p. 8), étaient disponibles, au moins pour l’administration et donc pour le cabinet du ministre.
Éditeur: Marines Éditions
ISBN: 978-2-35743-069-3; 25 €.