La balle est dans le camp du gouvernement

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Le monde portuaire et maritime français a passé une soirée du 1er février difficile. tout le monde s’est attaché à voir dans cette réunion la possibilité de sortir d’un conflit qui s’éternise depuis un mois. À la sortie, la situation n’a que peu évolué. Cette réunion entre l’Union des ports de France, l’Unim et les syndicats FNPD CGT et CNTPA s’est soldée par un échec. « Le mandat du gouvernement à l’UPF est quasiment le même », nous a confié Tony Hautbois, secrétaire général de la FNPD CGT. Le gouvernement reste sur une position de départ anticipé à deux ans. Si le nouveau mandat accepte de négocier sur le périmètre en prenant en compte « tous les métiers portuaires », s’il prévoit une clause de revoyure pour donner un caractère « pérenne » aux cessations anticipées d’activités, si le financement est à revoir, le syndicat portuaire majoritaire, la FNPD CGT, ne voit là qu’une partie des revendications qu’elle pose. « Nous sommes prêts à discuter mais nous devons discuter de l’ensemble du dispositif, de tous les points. Le gouvernement a la balle en main pour débloquer la situation. Nous réaffirmons haut et fort notre volonté d’aboutir rapidement pour sortir de la crise dans laquelle le gouvernement nous a plongés », continue le secrétaire général de la FNPD CGT.

Une discussion sur tous les thèmes

Et dans ces conditions, il apparaît que les modalités des mouvements de grève sont reconduites pour cette semaine. « Si le gouvernement donne la possibilité à l’UPF de négocier sur l’ensemble des points, notamment sur l’anticipation sous quelle que forme que ce soit, alors nous sommes disposés à discuter », continue la FNPD CGT. Le syndicat des ouvriers portuaires s’inquiète de la position du gouvernement. « Toutes les actions engagées depuis juillet 2010 sont de leur responsabilité », indique la FNPD CGT. Une position qui est suivie par le vice-président de la Région Bretagne, Gérard Lahellec, qui qualifie d’irresponsable l’attitude du gouvernement. « Décider de prendre le risque d’un enlisement du conflit, ce serait en réalité prendre la décision de compromettre à terme l’existence même des activités économiques liées au développement de nos ports », rappelle le vice-président de la région. Et il qualifie cette démarche du gouvernement d’insultante à l’égard des gens des ports. Toujours dans cette région Bretagne, un collectif est né des fabricants d’aliments de bétail pour « défendre les ports bretons ». Ils traitent chaque année 4 Mt dans ces ports.

L’Unim, représentant les manutentionnaires, n’a pas souhaité commenter cette réunion, ni l’UPF, dont le délégué général est parti en déplacement à l’étranger après la réunion. Aucune nouvelle réunion n’est prévue au jour où nous mettons sous presse. Si la situation continue, la FNPD CGT refuse de parler d’un durcissement du conflit.

La navigation sur le Rhin toujours perturbée suite à l’accident du Waldhof

En date du 2 février, plus de 400 bateaux sont en attente en amont du bâtiment accidenté le 13 janvier à Sankt Goarshausen, à une quarantaine de kilomètres de Coblence (voir JMM no 4754), sur le Rhin. Voilà trois semaines que la navigation vers l’aval est interdite sur ce fleuve. Les unités naviguant vers l’aval depuis le Rhin supérieur sont donc obligées de stationner, la plupart dans la région de Mayence, mais certaines sont arrêtées à plus de 100 km du lieu de l’accident. La navigation vers l’amont est possible au droit du bâtiment accidenté depuis le 19 janvier, précise l’Office de l’eau et de la navigation de Bingen. Ce dernier assure « que les responsables des opérations sont conscients des pertes considérables impliquées par ces immobilisations ».

Le renflouement du Waldhorf est ardu, notamment suite à un creux d’au moins 5 m apparu dans le lit du fleuve sous le bateau. Les autorités ont craint pendant plusieurs jours que l’unité glisse totalement dans le creux. Tout en menant les opérations de renflouement, il faut donc surveiller en même temps l’évolution du creux et prévoir des matériaux de comblement. Les hautes eaux actuelles compliquent également les opérations. Elles ont notamment empêché l’arrivée rapide des quatre grues et du matériel nécessaires à la stabilisation puis au renflouement.

La CNTPA précise sa position

Au moment de reprendre la négociation le 1er février, le syndicat CNTPA a remis et publié une déclaration à ses interlocuteurs. La CNTPA précise que son objectif reste un « départ anticipé au plus tôt », les conditions économiques, selon le syndicat, rendant cette disposition « possible ». Les syndicats estiment qu’il s’agit « de la santé des travailleurs et donc d’espérance de vie ». Ce dossier peut donc être traité « avec le principe de précaution », comme l’amiante. Cependant, « si nous avons des droits, nous avons aussi des devoirs, celui d’assurer en premier lieu la fiabilité sociale dans nos entreprises », dit le document signé par Franck Gonsse. La CNTPA tente donc un équilibre dynamique entre volonté revendicative – car il ne saurait s’agir d’un « accord tacite avec nos représentants patronaux » – et la « responsabilité », « l’engagement dans le dialogue social ».

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