« L’éolien offshore, c’est pour vous! » C’est avec ces mots et les mains pleines de commandes publiques, d’aides publiques à l’investissement et de recapitalisation (puisque l’État est actionnaire à 33 % des Chantiers STX), que Nicolas Sarkozy a engagés lesdits chantiers, lors d’une visite, le 25 janvier à Saint-Nazaire, à s’orienter vers le secteur des éoliennes en mer.
« C’est un champ de diversification pour vous absolument colossal », a insisté le chef de l’État. Il a parlé des 10 Md€ que la France va consacrer à la construction, dans un premier temps, de 600 éoliennes pour une puissance de 3 000 MW en cinq parcs en mer à Dieppe-le-Tréport, à Fécamp (Seine-Maritime), dans l’estuaire de la Seine à Courseulles-sur-Mer, dans la baie de Saint-Brieuc (Côtes d’Armor) et dans l’estuaire de la Loire, à Saint-Nazaire. L’appel d’offres, global va être lancé au printemps. L’État est prêt à dépenser 100 M€ pour aider les opérateurs français à répondre à cet appel d’offres. Les plus grosses éoliennes, de 5 MW, seront préférées. Les constructeurs des cinq parcs seront choisis au début 2012 pour des mises en service en 2015. Une seconde série de parcs, de 3 000 MW aussi, devra ouvrir d’ici 2020, a précisé Nathalie Kosciusko-Morizet, pour parvenir à 23 % de la consommation énergétique française d’origine renouvelable. Le second appel d’offres devra être lancé en 2013 ou 2014. « Mais auparavant, l’important est de réussir le lancement d’une nouvelle filière industrielle en France, créatrice d’emplois ».
Sur ce marché, les Chantiers de Saint-Nazaire vont se positionner sur la fabrication des fondations des parcs éoliens, sur les structures métalliques des éoliennes et sur les sous-stations électriques qui les accompagnent. Jacques Hardelay, directeur général de STX France, a indiqué plancher aussi sur des navires de pose et d’entretien de ces éoliennes. Il se limite désormais à des unités « très innovantes », à la technologie « complexe », installant l’éolienne en une fois. La concurrence apparaît trop abondante dans les navires plus simples. Il ne visera pas que le marché français mais également le marché anglais.
Pour se lancer dans ce secteur, les chantiers STX comptent investir entre 70 M€ et 100 M€. Ils pourront compter sur une recapitalisation de leurs deux actionnaires principaux: STX et l’État français. « L’État français sera présent au capital jusqu’à ce que les Chantiers soient remis en ligne sur l’avenir. Ensuite, nous voulons qu’un opérateur industriel vienne, comme chez Alstom », a précisé Nicolas Sarkozy.
Le chef de l’État était aussi à Saint-Nazaire pour la signature avec le vice-président du gouvernement russe, Igor I. Setchine, du contrat d’environ 2 M€ annoncé un peu avant Noël pour quatre BPC (bâtiment de projection et de commandement). Le premier, livré en 2013, sera construit à 80 % en France, à 20 % en Russie. Pour le second, livrable un an plus tard, la proportion russe ira jusqu’à 40 %. Ces proportions s’inverseront pour les deux autres construits à Saint-Petersbourg. Le transfert de technologie consistera essentiellement à apprendre aux chantiers russes à fabriquer des navires « en blocs ».