« On a l’impression d’être dans une série américaine qui revient chaque année. Chez nous, elle a commencé en 2007 ». Avec ces mots, Marc Reverchon exprime le sentiment de lassitude des professionnels portuaires marseillais face aux conflits à répétition. Et il est bien placé. Le DG de l’armement marseillais La Méridionale (CMN) et membre du Comité exécutif du groupe STEF-TFE est également président du Conseil de développement du GPMM et vice-président de la CCI Marseille-Provence. C’est à l’occasion des vœux à la presse de la Chambre qu’il a d’ailleurs donné son point de vue, tempéré du regret adressé au gouvernement: « Il est dommage de remettre en cause un consensus acquis. »
Jacques Pfister, président de la CCI-MP, a une vision beaucoup plus abrupte: « Si la CGT avait accepté la réforme portuaire votée depuis mi-2008, celle-ci aurait été mise en pratique plus rapidement et ne se serait pas télescopée avec la réforme des retraites », accuse-t-il. Dans une formule choc qu’il affectionne, il réclame un « Yalta pour le port de Marseille ». « Plus le temps passe, plus il est clair que le port de Marseille va droit dans le mur. Il faut absolument une rupture violente de la part de l’État, des politiques et des acteurs économiques », explique-t-il en évoquant la mort annoncée des bassins Est où « le “tout Marina” est aussi nul que de garder le port comme il l’est ».
La tenue d’« Assises générales » sur l’activité portuaire a été réclamée par l’Union patronale locale pendant le conflit des retraites du mois d’octobre. À l’époque, le Préfet de région a jugé qu’un tel débat forcément contradictoire avec les acteurs sociaux relevait du Conseil de développement du GPMM.