Les consignes de la FNPD CGT ont été suivies à la lettre sur les quais bordelais. La grève à 100 % du personnel manutentionnaire du port, relayée par l’arrêt de travail des dockers travaillant pour Sea Invest et Balguerie, s’est traduite par de lourdes perturbations. Quatre navires ont été bloqués attendant de décharger leurs marchandises. Le 17 janvier, bien que l’activité ait repris mais avec des cadences ralenties, quatre navires étaient encore en attente. « Les navires s’accumulent. Les clients nous appellent pour demander des garanties. On a perdu la semaine dernière 20 000 t de tourteaux de soja sans compter les clients qui annulent sans qu’on le sache », témoigne Franck Humbert, directeur de Sea-Invest Bordeaux, dont les 46 dockers ont fait grève « comme un seul homme ».
L’UMPB, Union maritime et portuaire de Bordeaux, dénonce le fait qu’une fois de plus les entreprises soient prises en otage. « Elles n’ont pas la maîtrise d’une quelconque réponse aux revendications des syndicats et subissent les conséquences du durcissement de la position de l’État sur la question de la pénibilité alors qu’on se rapprochait justement d’une issue », commente Henri-Vincent Amouroux, de l’UMPB. « Cette position ne regarde que l’État, mais elle arrive très tardivement. Les conséquences peuvent être lourdes. »
Sorti tout juste de la réunion nationale de la CGT, Jean-Yves Sanguinet a fait part, le 17 janvier, de la motivation bordelaise pour suivre les mouvements de grève annoncés cette semaine. Toujours sur le rythme d’une grève alternée, « le mouvement est parti pour s’inscrire dans la durée ». « Le communiqué mensonger de Thierry Mariani a mis le feu aux poudres. Cette décision de l’État au final est purement politique. On paie la pré-campagne électorale de ce gouvernement sur fond de règlement de compte politique. »
À Bordeaux, ce sont près de 150 salariés qui sont concernés par cette possibilité de retraite anticipée. « La pénibilité de ce travail est unanimement reconnue », rappelle Jean-Yves Sanguinet.