Après 18 ans de paix sociale, le syndicat tape du poing sur la table. Franck Gonsse, secrétaire général du syndicat, n’a pas mâché ses mots. Il a rappelé la position du gouvernement. « Le nouveau mandat de l’UPF revient sur les conditions de la pénibilité et sur la pérennité du système que nous avions négocié avec l’Unim et l’UPF. » Et Franck Gonsse d’enfoncer encore plus le clou en s’estimant trahi par le gouvernement. « Ce gouvernement bafoue la démocratie qui s’exprime au travers des négociations entre partenaires sociaux. » Il s’insurge contre la volonté du gouvernement de défaire le financement de ce dispositif de pénibilité. « La seule intervention de l’État intervient pour amorcer la pompe avec une enveloppe de 70 M€. Désormais, il refuse cette enveloppe. Quand il s’agit d’accorder une restitution d’impôts de 170 M€ à la famille Bettencourt il ne rechigne pas, mais 70 M€ pour des milliers d’emplois dans les ports, c’est trop! », a continué le secrétaire national de la CNPTA. Et la pénibilité ne serait accordée qu’aux travailleurs portuaires, « une façon de diviser pour mieux régner ».
Après le vote à main levée des personnels, des jeunes dockers racontent leur mécontentement. « Avec ce coup du gouvernement, nous n’avons pas d’autres solutions que de faire grève. Nous irons jusqu’au bout et nous sommes prêts et déterminés à aller plus loin s’il le faut. »
Si le patron du syndicat éprouve des difficultés à parler de conflit, il n’en demeure pas moins tout aussi déterminé que ses troupes. « Nous attendons de voir quelles seront les solutions apportées par le gouvernement lors des prochaines réunions. Nous déciderons le maintien de ce mouvement, voire la poursuite d’une action plus dure. »
Outre les responsables politiques, Franck Gonsse n’a épargné personne. « Nos clients traditionnels continueront d’être servis du mieux que nous le pouvons mais nous ne serons pas encore une fois les bouche-trous des autres ports français. » S’indignant des armateurs qui veulent jouer la carte de la paix sociale dunkerquoise pendant les grèves, il s’en est aussi pris aux transitaires de la place qui « vendent des connaissements au départ d’Anvers alors qu’ils sont sur Dunkerque. Nous sommes efficaces, cela vaut bien du tonnage ferme et définitif ».