Les premiers blocs de ce qui deviendra très probablement le Fromveur-II ont été posés au chantier Piriou de Concarneau. Long de 45 m, large de 9,90 m et calant 2,70 m, le navire sera propulsé à 15 nœuds par deux moteurs ABC de 1 650 kW de puissance unitaire. Armé par huit hommes d’équipage, il pourra embarquer 365 passagers tout en offrant 25 t de capacités fret solide (conteneurs) et 38 m3 de fret liquide. Livrable en septembre 2011, le nouveau courrier des îles correspond à un investissement de 12,2 M€.
« Les architectes se sont lâchés », a commenté Pascal Piriou en décrivant les caractéristiques de ce navire mixte, particulièrement adapté aux conditions de navigation de la mer d’Iroise. Dessinée par Ship Studio, la carène en acier est optimisée pour une réduction de la résistance à l’avancement et son étrave droite permet un allongement à la flottaison. « Le futur courrier des îles sera doté deux hélices à pas variable, mais conservera la liberté de faire varier le régime moteur grâce à une production électrique assurée par des groupes électrogènes indépendants », indique Jean-Luc Prime, architecte chez Piriou. Quant au design résolument moderne des superstructures en aluminium, il est l’œuvre de Joël Brétécher.
À ces soucis d’efficacité et d’esthétique s’est ajoutée une véritable recherche de limitation de l’impact environnemental du navire. Pour ce faire, le futur ferry a bénéficié du logiciel SSD (Sustainable Ship Design) qui ne comprend pas moins de 14 critères d’évaluation de l’impact environnemental du navire lors de sa construction tout d’abord, et tout au long de son exploitation. Un gros travail qui répondait au vœu formulé par le Conseil général du Finistère. Et là, pas de miracle: l’impact prépondérant reste la consommation de carburant qu’on ne diminue qu’en bridant la vitesse. D’où le choix d’une vitesse « raisonnable » de 15 nœuds, choisie en dépit de la vive opposition des Ouessantins qui en demandaient 18. Pour compenser cette perte de temps, les architectes ont beaucoup travaillé sur l’amélioration des flux de passagers dont l’objectif est de diminuer les temps d’escale. Ils ont également mis l’accent sur l’accueil des personnes à mobilité réduite. Outre des contraintes de coloris ou de revêtements de sols, le nouveau navire sera ainsi le premier de la Penn ar Bed à être doté d’un ascenseur.
À noter enfin que la volonté du Conseil général de faire de cette construction un chantier exemplaire s’est traduite par 1 500 h de travail allouées à des personnes en insertion professionnelle.