Thierry Mariani a toujours été perçu, politiquement, comme un homme de forte personnalité. En décidant de revenir sur les accords passés entre les partenaires sociaux, il vient de faire craquer la poche de Dunkerque. Ce port septentrional a toujours eu une réputation de paix sociale. Il a été pendant 18 ans le miroir des autres ports français, sans aucune grève. À peine arrivé, voilà que Thierry Mariani se distingue. Il a même réussi à mettre les Dunkerquois en grève. Tous les syndicats s’offusquent à la suite de la réunion du 10 janvier. En novembre, Nicolas Sarkozy s’est étonné de constater qu’Anvers demeure le premier port français. Un véritable coup de Jarnac contre l’industrie portuaire nationale. On se souvient déjà des revirements de positions avec l’annulation du terminal gazier au Verdon, celui d’Antifer qui tombe dans l’antichambre de l’oubli, et maintenant la réforme portuaire qui change de cap à tout remaniement ministériel. Les ports français ont du souci à se faire. Au lieu de se plaindre du manque de compétitivité de nos ports, donnons leur les moyens de réaliser leurs objectifs en s’appliquant à une certaine continuité sociale et économique. En trouant la poche de Dunkerque, le gouvernement ouvre la voie aux concurrents belges, mais peut-être est-ce cela la politique portuaire française?
Édito
La poche de Dunkerque se troue
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